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La transidentité, au-delà des apparences

Avec Chayka

La transidentité soulève énormément de questions et donne lieu à une multitude d’affirmations qui souvent se contredisent les unes les autres. Je ne suis quant à moi pas surprise de la bousculade ambiante, ce thème étant à peu près le plus perturbant qu’on puisse trouver, puisqu’il touche à l’identité de chacun et chacune, et qu’il vient remettre en question le fonctionnement même de notre société.

Nous pensons tous et toutes avoir une idée claire de ce qu’est un homme ou une femme, et de ce que la société attend de nous en tant que fille ou garçon, de notre plus tendre enfance jusqu’à nos vieux jours. À tel point que ces représentations semblent tomber sous le sens et que nous ne les questionnons que rarement. Pourtant, il est intéressant de se demander ce qui nous définit chacun•e fondamentalement dans notre identité. Très intéressant même !

Dans un décor qui semble immuable et bien en ordre, les personnes trans, en affirmant une identité de genre différente de celle de leur état civil d’origine, viennent clairement jouer les trouble-fêtes. D’où viennent leurs revendications ? Que vivent les personnes trans dans leur esprit et dans leur corps ? Quelles sont les conséquences sociales de la diffusion grandissante de la parole des personnes transgenres et non-binaires ? Que peut-on apprendre sur nous-mêmes en les écoutant ?
Quand on s’intéresse à la métacognition, c’est-à-dire à la réflexion sur nos propres pensées, toutes ces questions ne peuvent que nous réjouir, n’est-ce pas ?

Précision : le vécu de Chayka n’est pas à prendre comme représentatif des parcours des autres personnes trans, ni comme un modèle de légitimité parce qu’elle a ressenti un décalage et su poser des mots dessus dès l’enfance. On peut découvrir et exprimer sa transidentité à 15 ans, 20 ans, 40 ans ou 60 ans, cela ne rend pas tel ou tel vécu moins audible, moins recevable. Cette diversité n’a pas à donner lieu à l’établissement de marqueurs de ce que seraient une “vraie personne trans“ et une “fausse personne trans“. Non, les parcours sont aussi nombreux que les concerné•es. Des femmes trans portent la barbe, des hommes trans gardent leurs seins et leurs cheveux longs, des personnes non-binaires changent simplement de pronom et de mode vestimentaire.
Ces personnes bousculent non seulement les stéréotypes de genre, mais aussi ce que nous pensons qu’elles sont ou devraient être. Pour les comprendre et dépasser nos préjugés, je ne peux que vous encourager à écouter d’autres témoignages, et il en existe déjà de nombreux. Aller à la rencontre d’un être humain comme les autres, c’est bien de cela qu’il s’agit pour moi avec cette série. Avant toute chose.

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Illustration de deux oeufs peints en jaune. Ils sont chacun posés sur une feuille verte. L’oeuf de gauche est marqué du sigle masculin et celui de droite, du sigle féminin. Le fond est de couleur bleu clair uni.

Épisode #28.161mn
Le sexe et le genre

Je me suis rendue en Bretagne pour rencontrer Chayka. Elle a répondu à mes questions pendant deux jours et demi, rendez-vous compte ! Dans ce premier chapitre, nous commencerons par poser les bases, en définissant notamment ce qu’est le sexe et ce qu’est le genre. Et vous verrez que rien que là, les choses sont d’une douce complexité.

Timecodes Épisode #28.1

00:04:19Qui est Chayka ? Hacking social, Horizon Gull, vulgarisation en psychologie sociale et politique, formation en philosophie, autodétermination.
00:09:27Définir la transidentité : sexe assigné à la naissance, orientation sexuelle, personne non-binaire, écouter le témoignage des personnes concernées, difficulté de définir la transidentité, travesti.
00:21:54La part de l'inné et de l'acquis : hiérarchisation des personnes trans, les sciences sont descriptives et non prescriptives, recherche en biologie, psychologie, sociologie.
00:27:34Combien de personnes trans en France ? Chiffres de la sécurité sociale, aux États-Unis, au Canada, au Vietnam.
00:34:39Qu’est-ce que le sexe biologique ? Complexité biologique, personnes intersexes, différences suivant les domaines de recherche.
00:46:11Qu’est-ce que le genre ? Identité de genre, influence de l’éducation sur le genre, sociabilisations de genre, impact de l’environnement social, construction du genre, perception de soi, rapport à son propre corps, la perception des autres, interaction sociale, rapport à sa propre sexualité, expression de genre, attentes sociales et culturelles, stéréotypes de genre. La notion de genre est-elle arbitraire ? Refus du statut social binaire, théorie du genre, Emmanuel Beaubatie, transfuge de genre, société sans genre.
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Illustration d’une enfant androgyne. Le fond est de différente tonalités de bleu. L’enfant est de face et porte un tee-shirt à manche longue, rouge. Il y a un effet d’optique : on peut voir la moitié gauche de la figure de l’enfant dans un miroir. Dans le reflet, son regard observe ce qu’il y a devant lui, tandis que la moitié droite du visage de l’enfant regarde vers le bas.

Épisode #28.258mn
Le monde et ses codes

S’il est un sujet bien mystérieux, c’est celui des origines ; le moment où la personnalité et la perception de soi se forment pour déterminer durablement notre être au monde.
Quelle expérience Chayka a-t-elle eue de ses premières années de socialisation en école maternelle et primaire ? Comment se voyait-elle et quels mots posait-elle dans ses jeunes années sur son vécu intime ? Voici le récit rare et généreux d’une adulte qui se penche sur son enfance cognitive, et sur ce que lui ont renvoyé celles et ceux qui ont croisé son chemin.

Timecodes Épisode #28.2

00:01:34Les origines sociales de Chayka : éducation catholique, stéréotypes de genre, sentiment de décalage en maternelle, le rapport au prénom, faire le deuil de ne pas être une fille.
00:13:19À l'école primaire : séparation filles/garçons, attentes sociales, conformation au genre, humiliation scolaire, mise à l’écart, rentrer dans le moule.
00:24:04La proximité avec les filles : mimétisme social, peur de l’exclusion, rapport à la religion, recherche de représentations féminines, féminisation des mots, malaise grandissant, difficulté à nommer son identité.
00:34:13Changement d’école : reprise de confiance, jeux créatifs, jouer avec les filles, coming in, coming out trans aux parents, pas de mots pour dire la transidentité, réaction des parents, vivre dans le compromis, cours de danse, amitiés.
00:48:05La dysphorie de genre : souffrance sociale, rapport au corps, tristesse indéfinie, projection en tant que femme, peur d'en parler, anticipation de la puberté, évitement du corps, mal dans sa peau.
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Illustration du profil gauche d'un jeune garçon. On ne voit que son buste. Il a la tête posée contre le mur derrière lui. Il regarde vers le sol. Il semble blessé de l'intérieur, malheureux.

Épisode #28.364mn
Le prix de la différence

Chayka nous raconte ce qu’elle a vécu au collège et l’impact durable que certains événements ont eu sur la perception d’elle-même et de sa place dans la société.
Attention : certains aspects de ce récit sont choquants.

Timecodes Épisode #28.3

00:01:59 L’entrée au collège : identification genrée, recherche de normalité, harcèlement scolaire, moqueries, être traité de fille, violences physiques, internalisation, convocation des parents, aveuglement des professeurs.
00:15:38Consultation d’une psychologue : difficulté à parler, autocensure, environnement homophobe, agression sexuelle, traumatisme, tests projectifs.
00:33:49S’interdire d’y penser : rejet des émotions, autotyrannie, peur de la psychiatrisation, prendre sur soi, placardisation progressive, anxiété, jeux vidéo, trier ce qu’on peut montrer aux autres, mode vestimentaire, recherche de neutralité, film Ma vie en rose.
00:45:54L’arrivée de la puberté : vestiaires, rapport au corps, colonies de vacances, pudeur, pilosité, mue de la voix, déni de la puberté, dysphorie de genre.
00:55:16Relations amoureuses et attirances sexuelles : questionnement sur l’orientation sexuelle, manque d’information sur la transidentité, homophobie, donner le change socialement, amitiés avec des personnes passionnées, harcèlement par les garçons et les hommes, sexisme.
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Illustration du buste d'une personne adulte, face à nous et torse nu. Elle cache complètement son visage avec ses mains. Le fond est noir et la personne blanche de peau.

Épisode #28.459mn
Perdu à soi-même

Chayka nous raconte ses années de lycée et le début de sa vie d’adulte ; une période où l’injonction à se conformer aux normes de genre l’a fait s’enfoncer dans un malaise profond. En effet, comment vivre “normalement“ et tout à la fois rester connecté à soi-même ? Une quadrature du cercle qui la mènera bien loin du respect qu’elle avait été attentive à s’accorder jusque-là.

Timecodes Épisode #28.4

00:01:01L'arrivée au lycée : arrêt des harcèlements, jouer un rôle, dysphorie de genre, idées suicidaires, pas de mots, se mentir à soi-même, sentiment de culpabilité, solitude.
00:09:27Consultation d’une psychiatre : trouble anxieux et dépressif, difficulté à parler, peur de la psychiatrisation, thérapie cognitivo-comportementale, psychanalyse, prescription de neuroleptiques, schizophrénie, erreur de diagnostic.
00:19:59Le dossier médical : absence de discordance, discours cohérent, automatisme mental, arrêt du traitement, récupération du dossier médical.
00:30:42Vie amoureuse et amicale au lycée : jouer à être une femme, maquillage, euphorie de genre, orientation sexuelle, bienveillance des parents, suicide des ados, harcèlement scolaire, thérapie de conversion.
00:40:44Début de la vie d'adulte : placardisation, rencontre avec Viciss, conditions de travail, milieu du hacking, relation amoureuse, coming out, malaises vagaux, troubles anxieux, PTSD, TSPT, psychologie sociale, systèmes de croyances, autodétermination, reprise de confiance, techniques d’autoengagement, thérapie TCC.
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Illustration du buste d'une femme blanche aux cheveux roux avec les mains ouvertes en dessous de son visage, comme si elle allait y poser son menton. Elle montre la surprise.

Épisode #28.564mn
Euphorie, j’écris ton nom

Voici donc venu le temps du coming out. Comment la parole de Chayka sera-t-elle accueillie par sa compagne, ses amis et sa famille ?

Une fois encore, voici un chapitre fort en émotions. Mais j’y prends aussi un malin plaisir à poser à mon invitée une question piège, et non moins primordiale ! Sa réponse, tout en nuance comme d’habitude, commence par une mise au point sur la méthodologie scientifique et nous fait voyager de la psychologie à la philosophie, en passant par la sociologie et la politique. Un régal à la fois pour nos petits cœurs tendres et pour nos neurones !

Timecodes Épisode #28.5

00:01:15Le coming in : poser les mots pour soi-même, reportages sur la transidentité, peur de détruire son couple, conflit intérieur, besoin de sincérité, insupportable d’être perçue comme un homme, émancipation, Paul B. Preciado.
00:14:01Le coming out : stress intense, euphorie de genre, conséquences pour le couple, transitionner, transparentalité, représentation de l’homoparentalité, avoir deux mamans, coming out aux amis et aux parents, culpabilité des parents.
00:26:30Qu’est-ce qu’être une femme ? Identité de genre, identité narrative, essentialisation, différences hommes-femmes, discours transphobes, prescription naturalisante, interdictions, cherry picking, consensus scientifique, méta-analyses, méthodologie scientifique.
00:36:58La construction de genre : psychologie du développement, psychologie sociale, sociabilisation multiple, catégories saillantes, autodétermination, agentivité.
00:46:30Est-on dans une tautologie ? Se sentir femme, être dans le mauvais corps, perception de soi, attentes sociales de genre, psychologie politique, perception des minorités, rapports de domination, sexisme, discrimination, passing, transmisogynie, Julia Serano, récits mythologiques, fluidité de genre, Tirésias, Cénée, ambiguïté des définitions.
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Illustration d'une jeune femme qui semble être à une marche des fiertés. Elle nous regarde, souriante. Elle porte un bandeau blanc dans les cheveux et un masque aux couleurs du drapeau LGBT, qu’elle remonte avec sa main.

Épisode #28.662mn
La transition sociale et juridique

Passons maintenant aux différentes polémiques qui agitent tant les médias et les milieux militants, en ce moment.



Les mineur•es trans et non binaires d’aujourd’hui ne sont-iels pas victimes d’une épidémie, d’un effet de mode alimenté par les médias et les réseaux sociaux ? Voyons ce que les études scientifiques en disent…
Mais avant d’aborder cela, et pour prendre un peu de recul sur ces sujets brûlants, un bref aperçu des variations historiques et culturelles de la notion de genre me semble important.

Timecodes Épisode #28.6

00:01:19Variations historiques et culturelles : livre de la Genèse, Code Justinien, Moyen-âge, soumission de la femme, répartition des rôle homme-femme, Code Napoléon, Sainte Hildegonde, l’acte pose le genre, psychiatrisation de l’homosexualité, Two spirits, nations amérindiennes, dimension spirituelle, Inuits, Indiens, Polynésiens, obligation de définition, qu’est-ce qu’un homme ?
00:11:20La transition sociale : chercher son style, regard des autres, euphorie de Viciss, impact sur la sexualité, transphobie, prédateur sexuel, accès aux toilettes des femmes, cherry picking, homme incel, masculinisme, backlash.
00:28:31Se genrer au féminin : changement de prénom, dead name, morinom, réaction des parents, circulaire Blanquer, changement de prénom à l’école, cis-hétéronormativité, l’importance de se questionner sur le genre.
00:40:09L’hypothèse de la contagion sociale : ROGD, médiatisation de la transidentité, forum de parents de mineurs trans, étude de Littman, reproduction de l’étude.
00:51:17La transition juridique : changement de prénom, démarche en mairie, changement de sexe à l’état civil, décision du tribunal, mégenrage, dossier médical, obligation de réassignation sexuelle, stérilisation des personnes trans.
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Illustration du buste d'une personne androgyne. Elle nous regarde, sans expression particulière.

Épisode #28.764mn
La transition médicale

Nous tentons de répondre aux affirmations qui circulent ici et là et qui posent sérieusement question, mais aussi aux questions très sérieuses qui peut-être vous taraudent.
Les personnes trans et non binaires sont-elles atteintes d’une maladie psychique ? Quelles sont les options hormonales et chirurgicales actuellement disponibles pour leur permettre une transition physiologique ? Faut-il empêcher aux mineur•es trans d’avoir recours aux traitements hormonaux ? Les garçons trans sont-ils des lesbiennes qui choisissent de “devenir des hommes“ pour échapper aux discriminations ?
Comme toujours, Chayka fait preuve d’une grande pédagogie et ne manque pas de partager avec nous les résultats des dernières recherches scientifiques.

Timecodes Épisode #28.7

00:01:25La psychiatrisation de personnes trans : transexualité, DSM-5, dysphorie de genre, interdiction des thérapies de conversion, protocole SoFECT, real-life test, Trans-santé, obligation à l’hétérosexualité.
00:13:17Le traitement médical : traitement hormonal, TSH, répartition des graisses, pilosité, seins, odeur corporelle, organes génitaux, dicklit, voix, orthophonie, musculature, se reconnaître dans le miroir.
00:21:43Les traitements hormonaux pour les mineurs trans : bloqueurs de puberté, puberté précoce, stade 2 de Tanner, irréversibilité ? développement cognitif, densité osseuse, suivi pluridisciplinaire.
00:29:15Bénéfices du soutien à la transition : méta-analyses, soutien social et médical, amélioration du fonctionnement psychologique et de la vie sociale, diminution des risques, dépression, anxiété, suicides, soins médicaux d’affirmation, meilleure santé mentale, soutien parental, maltraitance, stress minoritaire, coming out, environnement médiatique hostile, mirage de la transition ? Ari Drennen.
00:39:07Effets secondaires du traitement hormonal : traitement à vie ? arrêt de traitement et substitution hormonale, information sur le rapport bénéfices-risques, risque de stérilité ? collectif Ypomoni, panique morale, choix éclairé chez les mineurs trans.
00:46:47Les opérations chirurgicales : chirurgie faciale, torsoplastie, augmentation mammaire, cordes vocales, réassignation sexuelle, vaginoplastie, phalloplastie, plaisir sexuel.
00:55:15L'âge de la transition : épidémie de garçons trans ? rééquilibrage de tranche d’âge, LGBT Survey Explorer, décalage de l’âge de coming out, dérives sectaires ? endoctrinement ? importance du vocabulaire, dialogue familial.
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Illustration d'une tête qui nous regarde, avec un masque blanc recouvrant le visage, et avec un doigt devant la bouche qui exige le silence. Le masque inspire la peur.

Épisode #28.863mn
La politique de la peur

Restent encore quelques questions épineuses à traiter. Sommes-nous face à une épidémie trans chez les ados ? Y a-t-il une surreprésentation des personnes autistes chez les personnes trans ? Assistons-nous à une explosion des retours en arrière, des détransitions ? Les revendications trans menacent-elles les droits des femmes ?

Timecodes Épisode #28.8

00:01:22Épidémie de transition chez les ados ? Le Figaro, Observatoire de la petite sirène, évolution du diagnostic de dysphorie de genre en Suède, évolution des critères de diagnostic du DSM-5, rhétorique de menace sanitaire, dysphorie de genre rapide.
00:07:38Surreprésentation des personnes autistes ? hypothèse spéculative, problèmes méthodologiques des études.
00:10:59La détransition : regret d’avoir transitionné, taux très faibles, facteurs de détransition, raisons internes et externes, retransition, surreprésentation médiatique, dossier de l'AJL sur la médiatisation de la transidentité, Caroline Eliacheff, crise sanitaire ? Miquel Missé, mythe du mauvais corps, essentialisation.
00:23:09Les risques sociaux : autogynéphilie, Ray Blanchard, paraphilie, perversion sexuelle, prédation sexuelle dans les espaces féminins, TERF, invisibilisation des femmes ? toilettes mixtes, droit à l’avortement, rhétorique d’extrême droite.
00:36:33La transphobie : violences conjugales, Transgender day of remembrance TDOR, psychologie sociale et politique, les facteurs de la transphobie, préjugés communs à l’homophobie, conventionnalisme, soumission à l’autorité, autoritarisme, hiérarchie sociale, SDO social dominance orientation, conservatisme, psychologie, fermeture cognitive, jugement social.
00:46:20Le sport féminin : âge de la transition, fonte musculaire, structure osseuse, règles des fédérations sportives, Fédération internationale d’athlétisme, Comité international olympique, Fédération internationale de natation, instrumentalisation anti-trans, rhétorique du doute, complotisme, remplacement des femmes ? victimisation des hommes trans, principe de précaution, protection de l’enfance, Manif pour tous, protection de l’enfance, PACS, psychanalystes.
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Illustration de la tête de David Bowie avec un éclair peint sur la figure, sous forme de néons de couleurs.

Épisode #28.960mn
Être transfuge de genre

Je ne résiste pas à l’idée de demander à Chayka de nous éclairer sur l’expérience si unique que vivent les transfuges de genre : qu’a-t-elle découvert en passant d’une vie sociale d’homme à une vie sociale de femme ?
Et au-delà de ça, doit-on ou peut-on abolir le genre, ses catégorisations et ses stéréotypes ?
Sautons donc à pieds joints dans le vertigineux tourbillon des questions existentielles que la transidentité soulève, et sans doute encore pour longtemps.

Timecodes Épisode #28.9

00:02:30L’orientation sexuelle des personnes trans : homophobie, thérapie de conversion, cishétéronormativité, bisexualité, hétérosexualité, homosexualité, asexualité.
00:07:17Les conséquences de la stigmatisation : ostracisation, idéologie conservatrice, forte anxiété, proches affectés par la transphobie, enfant exclue, homophobie, rester neutre, pédocriminalité, protection des enfants.
00:16:39La vie de transfuge de genre : bilan de la transition, sexisme ordinaire, misogynie, marcher dans la rue, la place des femmes, ambiguïté attributionnelle, injonctions, statut social, rapport asymétrique, stress minoritaire.
00:32:03Les milieux féministes : accueil des femmes trans, la peur de faire peur, femellistes, accueil des hommes trans, espaces non mixtes.
00:38:13Peut-on abolir le genre ? décloisonner le genre, Emmanuel Beaubatie, catégorisation, statut social, rapports de domination, cumul des minorités, classe sociale, Miquel Missé, identification à un genre donné, l'étonnement philosophique, non binarité, questionnement des normes de genre, pression sociale sur les hommes, masculinités toxiques.
00:45:48Guide des bonnes pratiques : les pronoms, mégenrage, dead name, questions sur la chirurgie, écouter, ne pas réduire la personne à sa transidentité, Wikitrans, transexualité, FtoM, MtoF, adelphes, egg.
00:56:37La minute stupide.
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Questions fréquentes
en lien avec l’émission
La transidentité, au-delà des apparences

Définition de la transidentité

Quelle différence entre transidentité et transgenre? Transidentité, transgenre, ou transitude, sont des termes parapluies désignant le fait que des personnes ne se reconnaissent pas dans le genre qui leur a été «assigné à la naissance»(terme scientifique) ou ne se retrouvent pas dans la binarité homme/femme.

Selon une définition simple, une femme trans est une femme qui n’a pas été assignée femme à la naissance; un homme trans est un homme qui n’a pas été assigné homme à la naissance.

Au contraire, une personne cisgenre est une personne dont l’identité de genre correspond à son sexe de naissance, n’éprouvant donc pas le besoin de transitionner. On parle alors de femme cis ou d’homme cis.

Comment appelle-t-on les personnes non-genrées?

Le genre, en tant qu’expression sociale, n’est pas binaire : on peut le voir comme un spectre avec différents vécus. Une personne peut ainsi ne pas se retrouver complètement d’un côté de ce spectre, voire se considérer en dehors, et se définir comme non-binaire, agenre, gender fluid (en français, fluidité de genre), etc.

Orientation sexuelle et identité de genre

La transidentité est propre à l’identité de genre, donc à bien distinguer de l’orientation sexuelle.
Les enquêtes à disposition montrent que l’orientation sexuelle des personnes trans est très hétérogène. Elles peuvent être hétéro, gay, bi, asexuel, etc.

Différence entre transgenre et transsexuel

Le terme «transsexuel» provient d’une ancienne terminologie psychiatrique qui n’est plus utilisée aujourd’hui, car la transidentité n’est pas un trouble psychiatrique et ne se réduit pas à la sexualité.

L’idée selon laquelle le terme «transgenre» désignerait les personnes trans n’ayant pas eu recours à une transition médicale, contrairement aux personnes transsexuelles, est infondée. Ce n’est pas une distinction scientifique et cela peut amener à des comportements voyeuristes imposant aux personnes trans de déclarer si oui ou non elles ont recours à des procédures médicales.

Le terme «transsexuel»pouvant être perçu comme dégradant, il est recommandé de ne pas l’utiliser.

Néanmoins, certaines personnes trans peuvent se présenter comme transsexuelles pour des raisons qui leur sont propres, et il est important aussi de respecter cela.

Origine de la transidentité

Le fait que des personnes ne se reconnaissent pas dans leur sexe de naissance ou ne se conforment pas au genre de manière binaire n’a rien de récent. On retrouve cela dans différentes cultures, de l’Antiquité à nos jours.

En ce sens, on peut dire que la transidentité a toujours existé dans l’Histoire. Ainsi, des cas de personnes trans ayant vécu au Moyen-Âge sont documentés.

Travesti ou trans, quelle différence ?

L’un et l’autre sont à distinguer. Le travestissement est une activité ponctuelle passant par le déguisement, l’expérimentation, pratiquée tout autant par des personnes cisgenres que par des personnes transgenres.

En revanche, être trans n’est pas ponctuel puisque le genre vécu de la personne ne correspond pas au genre assigné à la naissance.

Transidentité et intersexuation

Transidentité et intersexualité ne sont pas synonymes. L’intersexualité désigne le fait qu’une personne présente dès la naissance des caractères sexuels (génitaux, gonadiques, chromosomiques) pouvant difficilement être considérés comme typiquement mâle ou typiquement femelle.

Ce n’est pas le cas pour la plupart des personnes trans. Pour autant, une personne intersexe peut s’affirmer comme étant une personne trans.

Le parcours de transition permet à une personne trans de s’affirmer dans son genre. Cette transition peut être sociale (ex. : sa manière de se nommer, son apparence), administrative (ex. : changement officiel de prénom et de sexe à l’état civil), ou médicale (ex. : hormonothérapie, intervention chirurgicale).

Les personnes trans ne transitionnent pas nécessairement sous ces trois aspects, il n’y a pas de parcours type.

Dysphorie et euphorie de genre

Comment savoir si j’ai une dysphorie de genre? Pourquoi vouloir changer de genre?

La dysphorie de genre est un mal-être issu du décalage entre le genre vécu et le sexe de naissance. Elle est une conséquence possible de la transidentité, et non une cause.

À l’inverse, quand une personne trans parvient à s’épanouir dans son genre vécu, elle peut ressentir de l’euphorie de genre, c’est-à-dire la joie de pouvoir se sentir bien dans sa peau.

La transition administrative des personnes trans

Concernant le changement de prénom, il est possible d’utiliser un prénom d’usage autre que son prénom de naissance avant toute modification à l’état civil (à l’école, par exemple). Il en va de même pour les pronoms (il/elle/iel) ou pour la civilité (Madame, Monsieur) qui n’est pas un titre officiel.

Modifier officiellement son prénom peut se faire par une demande à la mairie ou au tribunal, lors du changement de sexe à l’état civil.

Pour ces démarches, des associations mettent à disposition des explications complètes (par exemple sur le site de l’ACTHÉ).

La transition médicale des personnes trans

Elle désigne l’ensemble des interventions permettant à une personne trans de tendre vers les caractéristiques sexuelles qui lui correspondent.

Il peut s’agir d’un traitement hormonal substitutif (THS) – ou hormonosubstitution – prescrit par un endocrinologue ou un médecin généraliste. Le THS consiste à atteindre une configuration hormonale typique du sexe visé : un homme trans prendra de la testostérone vers un taux moyen d’homme cis; une femme trans prendra de l’œstrogène vers un taux moyen de femme cis. D’autres traitements peuvent être ajoutés, tels que des anti-androgènes pour les femmes trans ou encore des progestatifs (progestérone).

Les THS produisent sur le corps des effets importants donnant l’impression de vivre une «seconde puberté» : un homme trans verra sa voix muer, sa pilosité augmenter, une meilleure prise de muscles, une répartition des graisses typiquement masculine, un changement de l’épiderme, etc. ; une femme trans verra apparaître un développement mammaire, une répartition des graisses typiquement féminine, un changement de l’épiderme, etc. De manière générale, le THS apporte un meilleur bien-être psychologique.

Il est aussi possible d’avoir recours à des actes chirurgicaux. Les femmes trans peuvent opter pour une féminisation faciale, épilation laser, augmentation mammaire, etc. ; les hommes trans peuvent opter pour une torsoplastie (qui implique une mastectomie), hystérectomie, etc. Les hommes et femmes trans peuvent aussi avoir recours à une chirurgie génitale consistant à refaçonner l’organe vers le sexe visé.

Les taux de regrets d’une transition médicale sont très faibles, estimés globalement à 1 %.

Qu’est-ce que le coming in et le coming out trans?

Comment annoncer sa transition? Comment expliquer sa transidentité? Comment faire accepter sa transidentité? Autant de questions qui passent d’abord par le coming in.

Le coming in trans est le moment où la personne prend conscience de son identité de genre. Le coming out trans est le moment où elle révèle à ses proches son identité de genre. Le coming out peut être particulièrement difficile en fonction de l’environnement social, d’où parfois un écart important avec le moment du coming in.

Les élèves trans à l’école

En France, la circulaire du Bulletin officiel de l’Éducation nationale du 30 septembre 2021 indique que les mineurs trans doivent pouvoir transitionner dans les meilleures conditions, que les pronoms et prénoms doivent être respectés même en l’absence de modification officielle, qu’ils doivent pouvoir avoir accès aux espaces privés selon leur genre (toilettes, vestiaires, internat, etc.).

Plus globalement, l’équipe éducative doit être particulièrement vigilante à prévenir toute forme de discrimination, les élèves trans ayant 5 fois plus de risques d’être la cible de harcèlement scolaire.

Qu’est-ce que la transphobie?

La transphobie est la «discrimination sociétale et la stigmatisation des individus qui ne se conforment pas aux normes traditionnelles de sexes et de genre» (Sugano et Coll., 2006). En France, la discrimination est un délit passible de sanctions pénales.

Trans-parent ou la parentalité transgenre

Les personnes trans connaissent-elles des obstacles dans leur parentalité? De nombreuses personnes trans sont parents. Elles et leurs familles peuvent rencontrer d’importantes difficultés liées aux forts préjugés homophobes et transphobes dans la société.

De plus, le cadre juridique ne leur est pas toujours favorable. Par exemple, les hommes trans sont exclus de la PMA. Certains vides juridiques créent aussi des situations absurdes et préjudiciables en matière de filiation. Par exemple, si une femme trans reconnue femme à l’état civil a naturellement un enfant avec sa conjointe, elle devra adopter son propre enfant biologique ou lancer une procédure auprès du tribunal pour mettre en avant l’absurdité de la chose et obtenir que la filiation biologique soit reconnue.

Soutenir une personne trans parmi vos proches ou au travail

Comment se comporter avec une personne transgenre? Le soutien et l’accompagnement est essentiel pour les personnes trans, d’autant plus au moment de la transition.

Des collectifs et associations proposent des documents à destination des proches, avec de nombreux conseils. Par exemple, une page est dédiée au sujet sur le site Wikitrans.

De même, il existe des guides d’accompagnement pour les personnes trans à destination des entreprises. C’est le cas du document intitulé «Transidentité : quelles bonnes pratiques pour les DRH et les managers?»

La prise en charge financière de la transition des personnes trans

Est-il vrai que les transitions en France sont intégralement remboursées? Il existe bien des prises en charge par l’Assurance maladie sous le dispositif ALD (affection de longue durée) qui, en théorie, permettrait un remboursement quasi intégral. Mais dans les faits, ce n’est pas le cas.

D’une part, toute personne trans ne bénéficie pas du dispositif ALD. D’autre part, cette prise en charge est limitée à certaines interventions et selon certaines conditions. Enfin, de nombreuses personnes trans sont contraintes à consulter des médecins dans le secteur privé, ce qui implique des frais à leur charge parfois importants.

S’ajoute à cela le fait que certains actes médicaux nécessitent de longs arrêts de travail, donc potentiellement une perte de revenus, et que toutes les situations ne permettent matériellement pas de disposer d’un tel temps de récupération.

Ainsi, une transition, peut être très coûteuse, ce qui crée d’importantes inégalités sociales, et peut engendrer une situation de précarité.

La représentation des personnes trans a longtemps été très faible et négative, propageant de nombreux préjugés.

Dans les œuvres de fiction, les femmes trans ont souvent été dépeintes sous un jour dégradant : ridiculisées, pour faire rire les spectateurs; sujet de dégoûts, quand un personnage apprend par exemple qu’il a été en relation sans le savoir avec une femme trans (Ace Ventura, 1994); sujet de crainte, quand un meurtrier joue avec les codes de genre (Le Silence des Agneaux, 1991; Psychose, 1960).

Le documentaire «Identité trans : au-delà des images» explore ces représentations en donnant la parole à des créateur•ices trans.

Les hommes trans quant à eux ont été bien moins évoqués que les femmes trans, et déplorent un manque de représentations encore plus important.

La médiatisation de la transidentité

Plus généralement, les médias se sont souvent limités à traiter de la transidentité sous l’angle de la transformation «avant/après». Il est malheureusement courant que des journalistes demandent par exemple à des femmes trans ce qu’elles ont «entre les jambes». Ce sont là des comportements voyeuristes qui ont pour conséquence de déshumaniser les personnes trans en les réduisant à de simples objets de curiosité.

Fort heureusement, davantage de représentations positives ont émergé ces dernières années. Elles participent à réduire les préjugés, vers une plus grande prise en compte des personnes trans dans la société. Elles leur permettent aussi de se sentir davantage acceptées, de s’assumer plus facilement, de faire leur coming out, d’envisager un avenir meilleur.

Parmi les représentations positives, on trouve le site Wikitrans qui donne des exemples de personnes trans connues.

Ces dernières années, la médiatisation de la transidentité a contribué à une plus grande visibilité des personnes trans dans la société ; par la diffusion croissante d’informations sur le sujet, mais aussi par la mise en avant de réactions disproportionnées tenant de la «panique morale».

Panique morale autour des transidentités

«La panique morale» est un concept du sociologue Stanley Cohen, désignant des conditions particulières où un groupe de personnes «est désigné comme une menace pour les valeurs et intérêts de la société». C’est sous ce prisme que l’on peut mieux comprendre les nombreux emballements médiatiques autour de la transidentité.

En 2023, l’Association des journalistes lesbiennes, gays, bi•e•s, trans et intersexes (AJL) a publié une étude rendant compte du traitement médiatique autour de la transidentité. Elle relevait une nette amélioration de la qualité de l’information dans de nombreux médias, mais observait aussi que les journaux qui en parlent le plus ne sont pas nécessairement ceux qui en parlent le mieux. Par exemple, sur la période de l’étude, c’est Le Figaro qui a publié le plus d’articles, mais c’est aussi celui qui figure parmi les journaux qui offrent un traitement de mauvaise qualité sur le sujet.

Quel est le pourcentage de personnes transgenre dans la population?

Il est difficile de donner un chiffre précis. Différentes enquêtes situent le nombre des personnes trans entre 0,3 % et 2,7 % de la population. Mais cela peut aller bien au-delà.

Par exemple, selon un sondage Ipsos réalisé en 2023 en France, 5 % des Millennials (nés entre 1981 et 1996) et 11 % des Gen Z (nés en 1997 ou plus tard) s’identifient comme trans. Ce changement générationnel semble s’expliquer par un environnement social moins hostile que par le passé.

La transidentité est-elle un trouble psychiatrique?

La transidentité est-elle une maladie mentale? La transidentité n’est ni un trouble psychiatrique, ni un dysfonctionnement sexuel, ni une maladie. Cela a d’ailleurs été officiellement acté par l’OMS en 2019, après que le DMS V et la CIM 11 (manuels de référence en psychiatrie) ont eux-mêmes déclassifié la transidentité des maladies mentales. Ainsi, la transidentité n’a pas à être diagnostiquée par un ou une professionnelle.

Quelles sont les causes de la transidentité?

Il n’y a pas aujourd’hui de consensus scientifique pour expliquer la transidentité, mais il existe différentes théories (biologiques, génétiques et environnementales). Par exemple, des études portant sur des jumeaux monozygotes et dizygotes suggèrent une cause génétique; d’autres travaux montrent des similitudes dans la structure et le fonctionnement cérébral entre les hommes trans et les hommes cis, entre les femmes trans et les femmes cis; d’autres travaux encore suggèrent l’implication d’une exposition hormonale prénatale. Ces résultats restent à être confirmés par de nouvelles études.

Certaines théories avancées par le passé sont aujourd’hui considérées comme invalides, telles que des théories psychanalytiques attribuant le «transsexualisme»à une forme de «délire»; ou encore l’approche du sexologue Ray Blanchard voulant expliquer la «transsexualité»sous le seul prisme de l’orientation et du désir sexuels. Selon ce sexologue, les femmes trans attirées par d’autres femmes seraient des hommes souffrant d’une forme de paraphilie (c’est-à-dire de fantasmes sexuels) qu’il nomme «autogynéphilie». La théorie de Blanchard a été invalidée et rejetée par les grandes organisations internationales mais elle est encore invoquée par des militants anti-trans, leur permettant de dépeindre les femmes trans comme une menace. En cela, la thèse de l’autogynéphilie peut être considérée comme une croyance transphobe.

Globalement, la recherche de causes a un intérêt scientifique en matière de compréhension et de connaissance, mais ne peut nullement conditionner l’acceptation des personnes trans dans la société.

Devient-on trans par «contagion sociale» ou effet de mode ?

La thèse d’une contagion sociale, ou ROGD (pour rapid-onset gender dysphoria) est une hypothèse controversée suggérant que l’augmentation de la transidentité dans la société s’expliquerait par une influence sociale. Elle remet ainsi en cause les bienfaits d’une transition.

En France, cette thèse est soutenue par des psychanalystes comme Céline Masson et Caroline Eliacheff, ainsi que par des militants anti-trans, qui ont participé à lui donner une grande visibilité. Pourtant, elle est rejetée par les grandes organisations médicales. La page Wikipédia propose une synthèse de cette controverse.

En réalité, l’utilisation de termes comme «épidémie» ou «contagion» n’est pas seulement erronée, mais contribue à une forte stigmatisation des personnes trans.

L'émission en bref
Les meilleurs passages

Thème du mème :  | Citation : « Quel que soit le pays, les études estiment en moyenne que les personnes trans et non-binaires représentent 0,3 à 2 % de la population. En appliquant le bas de cette fourchette à la population française, on obtient 204 000 personnes. Bien au-dessus des chiffres officiels. » Chayka. | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Les recherches portant sur les éventuelles raisons de la transidentité ne sont pas concluantes pour l’instant. Mais quels que soient leurs résultats, elles n’ont pas valeur à être prescriptives socialement et politiquement, ou à devenir un critère de “droit à exister” » Chayka. | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « La construction du genre est dépendante de facteurs socioculturels qui nous indiquent les rôles attendus chez les hommes et les femmes. Mais n’oublions pas qu’elle est aussi dépendante de l’individu lui-même qui, par sa singularité, est un déterminant parmi d’autres. » Chayka. | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation :  « Au début des années 1990, entre mes 5 et 8 ans, je n’avais pas de mots, rien pour nommer ce décalage pourtant si fort en moi. En parler à mes parents ? Pour dire quoi ? Comment en parler puisque je ne comprenais pas moi-même. J’étais dans une impossibilité cognitive. » Chayka. | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Vers six ans, j’ai complètement transformé le panthéon chrétien en le mettant au féminin ! J’ai été tellement attristée d’apprendre ensuite qu’il ne comprenait quasiment que des gars… Au fond, je recherchais des représentations féminines, même dans la religion. » Chayka. | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Au début du primaire, mes comportements pouvaient parfois correspondre aux stéréotypes féminins, mais ils n’étaient pas importants à mes yeux ; il s’agissait surtout d’un mimétisme de mes pairs : les autres filles. Je ne cherchais pas à correspondre, je cherchais à être avec. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « En sixième, les garçons me coursaient en me traitant de fille. C’est paradoxal quand on est trans… Je savais que c’était une insulte mais dans ma tête je me disais : “vous l’avez remarqué vous aussi ?”. Ça a renforcé mes peurs d’être ostracisée, d’avoir des ennuis. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Au collège, j’ai beaucoup été dans l’évitement et le déni. Je voulais ne pas voir mon corps, je fuyais toute thématique sur la puberté, sans avoir conscience que ça allait finir par exploser quelques années plus tard, avec une dysphorie de genre massive et destructrice. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « J’entends dire que la transidentité viendrait de traumas, pourtant, aucune recherche sérieuse ne fait un tel lien. Aller chercher cela dans la vie d’une personne, inverser les chronologies, est très violent. Cela revient à la définir par les violences qu’elle a subies. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Lors de mon harcèlement au collège, je préférais me blâmer. Je croyais qu’en identifiant en moi ce qui n’allait pas, j’aurais un contrôle sur les évènements, j’éviterais que ça recommence. Typiquement, on s’enferme, on internalise, et sans soutien ça peut conduire au pire. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « À 17 ans, une amie m’a proposé de m’habiller et me maquiller comme une femme. Ce qui m’a plu dans cette expérience, c’est surtout d’être dans cet échange avec une autre femme, entre copines ; ce que je n’avais pas pu vivre au collège. C’est ça qui m’a rendue heureuse. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Si vous cherchez un psy, se renseigner sur sa spécialité est important. Par exemple, les TCC (thérapies cognitivo-comportementales) sont efficaces contre les troubles anxieux, donc pertinentes. Pour la transidentité, la psychanalyse n’est vraiment pas appropriée. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « À 34 ans, je me rappelle avoir pensé : “Je ne veux pas mourir perçue comme un homme.” Dès lors, le cacher à ma compagne me donnait l’impression de ne plus être sincère. Il fallait que je lui dise, malgré toutes les conséquences terrifiantes que je pouvais envisager. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « La sociabilisation de genre n’est ni homogène ni bien distincte entre filles et garçons. Les sociabilisations varient selon l’environnement familial, l’école, les activités, et ce, tout au long de la vie. Notre rapport au genre est en fait une construction active. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Les femmes trans subissent une double injonction, parfois appelée transmisogynie. Par exemple, si elles sont perçues comme trop féminines, on les accusera d’alimenter des stéréotypes ; si elles ne sont pas assez féminines, on les accusera de ne pas être de vraies femmes. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Demander aux personnes trans de définir ce qu’est une femme, c’est sous-entendre qu’elles ont la responsabilité d’une définition simple et fermée, dont dépendrait leur existence. Si leur réponse est complexe, non réduite à la biologie, elles sont accusées d’idéologie. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « La transition d’une personne trans n’est jamais uniquement personnelle. Elle concerne le couple, la famille, elle implique un changement progressif dans le regard des autres, dans la manière dont on s’adresse à elle. C’est tout l’environnement social qui transitionne. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « La transidentité des ados n’est pas un effet de mode ou une contagion sociale. Ces hypothèses de dysphorie temporaire sont apparues en 2016 sur des forums américains de parents refusant la transidentité de leur enfant. Aucune étude sérieuse ne soutient cela à ce jour. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « La dysphorie de genre est une conséquence possible de la transidentité, non une cause. Elle n’a pas à être ce qui légitimerait une transition. Beaucoup de personnes trans et non-binaires ne l’ont jamais vécue. Moi-même, je n’ai pas transitionné à cause de crises dysphoriques. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Les études en psychologie montrent que l’absence de soutien social des mineurs trans augmente les comportements autodestructeurs, dont le suicide. Infliger une thérapie de conversion est pire que tout, c’est de l’ordre de la maltraitance. En France, c’est un délit. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Généralement, les garçons trans font leur coming out plus tôt que les filles trans, d’où une différence de ratio à l’adolescence. Ce décalage peut s’expliquer par une puberté plus précoce chez les garçons trans, et par une plus grande pression sociale sur les filles trans. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Seules 0,6 à 1% des personnes trans interrompent leur transition. Et pour 82,5%, elles invoquent des raisons externes : pression familiale, à l’école, stigmatisation, difficulté à trouver un emploi, etc. Quand les choses vont mieux, la transition peut être reprise » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « La transphobie, c’est la discrimination et la stigmatisation des individus qui ne se conforment pas aux normes traditionnelles de sexe et de genre. Les études en psychologie montrent qu’on la retrouve fortement associée au conservatisme et à l’autoritarisme de droite. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Il y a de nombreuses passerelles entre la transphobie et l’homophobie. On retrouve d’ailleurs des rhétoriques similaires avec la Manif pour Tous par exemple qui, il y a 10 ans, voulait interdire le mariage homosexuel au nom de la biologie et de la protection des enfants. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Selon certains, la transition serait une sorte de thérapie de conversion contre les homos, pour les rendre hétéros. Or, les données montrent que l’orientation sexuelle des personnes trans est très hétérogène : bi 32,5%, hétéro 21%, homo 19,5%, asexuel 6,5%, autre 20,5%. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Au nom de la protection des mineurs, les discours virulents contre la transidentité ostracisent non seulement les enfants et adultes trans, mais aussi leurs proches. Ma fille de 8 ans a été empêchée d’aller à un goûter chez sa meilleure amie parce que je suis trans. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :
Thème du mème :  | Citation : « Dans l’Antiquité, le début de la réflexion philosophique commence par l’étonnement : cet éclair qui nous foudroie quand on réalise que quelque chose ne va pas de soi. Je pense que la transidentité provoque cet étonnement qui ouvre à la réflexion, qu’on soit trans ou non. » Chayka | Auteur.rice : Chayka | Émission : La transidentité, au-delà des apparences | Image d'illustration :

Ressources
Pour aller plus loin

Ressources Épisode #28.1
Le sexe et le genre

Les activités de Chayka :

Psychologie sociale :

Définitions :

Le sexe biologique :

Différences des sexes en neuroscience :

  • Sex beyond the genitalia: The human brain mosaic, par Daphna Joel, Zohar Berman et al. (journal Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA, novembre 2015) : https://doi.org/10.1073/pnas.1509654112
  • Beyond sex differences: New approaches for thinking about variation in brain structure and function, par Daphna Joel et Anne Fausto-Sterling (journal Philosophical Transactions, février 2016) : https://doi.org/10.1098/rstb.2015.0451

Transidentité et mobilité sociale :

  • Transfuges de sexe. Passer les frontières du genre, d’Emmanuel Beaubatie (La Découverte, 2021).
  • “Transfuges de sexe“ Entretien avec Emmanuel Beaubatie (Politika, février 2022) : https://www.youtube.com/watch?v=rY2VaLhjQ5c

Exemple d’étude qui explore les facteurs biologiques de la transidentité :

  • The neuroanatomy of transgender identity: Mega-analytic findings from the ENIGMA transgender persons working group, par Sven Mueller, Antonio Guillamon et al. (The Journal of Sexual Medicine, juin 2021) : https://doi.org/10.1016/j.jsxm.2021.03.079

Études sur le genre ou la théorie du genre :

  • L’invention de la “théorie du genre“ : le mariage blanc du Vatican et de la science, par Odile Fillod (revue Contemporary French Civilization, janvier 2014) : https://doi.org/10.3828/cfc.2014.19
  • Les psychologies du genre : regards croisés sur le développement, l’éducation, la santé mentale et la société, de Vincent Yzerbyt, Isabelle Roskam et Annalisa Casini (Mardaga, 2021).

Nombre de personnes trans dans la population :

Émission citée :

Ressources Épisode #28.2
Le monde et ses codes

Transidentité :

Attentes sociales, influences, normes et stéréotypes :

Problème de mixité à l’école :

Humiliation scolaire :

Références culturelles pendant l'enfance :

Ressources Épisode #28.3
Le prix de la différence

Psychologie scientifique :

Tests projectifs et psychanalyse :

Homosexualité et transidentité :

Harcèlement Scolaire :

Agression et violence sexuelles :

Émission citée :

Ressources Épisode #28.4
Perdu à soi-même

Psychologie :

Schizophrénie :

Transidentité :

Souffrance chez les ados trans :

Émission citée :

Ressources Épisode #28.5
Euphorie, j’écris ton nom

Vocabulaire :

Transphobie et homophobie :

Parents trans :

Sur le coming out :

Sur la construction du genre :

Qu’est-ce qu’un homme / une femme ?

  • Le deuxième sexe, de Simone de Beauvoir, 1949 (Gallimard, 1986).
  • Corps en tous genres : la dualité des sexes à l’épreuve de la science, de Fausto-Sterling (La Découverte, 2012).
  • Le mythe de la virilité, de Gazalé Olivia (Decitre, 2019).
  • Beyond the genitalia: What is a hu-WO-man? par Amal Abdellatif (Revue Organization, janvier 2023) : https://doi.org/10.1177/13505084221145532

Mythologie :

Émission citée :

Ressources Épisode #28.6
La transition sociale et juridique

Vocabulaire :

Variations historique et culturelle :

Sur le ROGD et la contagion sociale :

Articles scientifiques examinant l’hypothèse du ROGD :

À propos des mineurs trans et des parents :

Homophobie / transphobie / sexisme et stéréotypes :

Transidentité à l’école :

Transition sociale chez les mineurs :

  • Gender identity 5 years after social transition, par Kristina Olson, Lily Durwood et al. (American Academy of Pediatrics, juillet 2022) : https://doi.org/10.1542/peds.2021-056082
  • Exploring the gender development histories of children and adolescents presenting for gender affirming medical care, par Laura Kuper, Louis Lindley et Ximena Lopez (Clinical practice in pediatric psychology, septembre 2019) : https://psycnet.apa.org/doi/10.1037/cpp0000290
  • Prepubertal social gender transitions: What we know; what we can learn – A view from a gender affirmative lens, par Diane Ehrensaft, Shawn Giammattei et al. (International Journal of Transgenderism, mars 2018) : https://doi.org/10.1080/15532739.2017.1414649

Transition administrative en France :

Émission citée :

Ressources Épisode #28.7
La transition médicale

Vocabulaires :

Psychiatrisation et dépathologisation de la transidentité :

Transition médicale :

Transition médicale chez les mineurs :

Santé mentale des mineurs trans :

  • Mental health and self-worth in socially transitioned transgender youth, par Lily Durwood, Katie McLaughlin et al. (Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry, novembre 2016) : https://doi.org/10.1016/j.jaac.2016.10.016
  • Access to gender-affirming hormones during adolescence and mental health outcomes among transgender adults, par Jack Turban, Dana King et al. (PLos one, janvier 2022) : https://doi.org/10.1371/journal.pone.0261039
  • The buffering role of social support on the associations among discrimination, mental health, and suicidality in a transgender sample, par Michael Trujillo, Paul Perrin et al. (International Journal of Transgenderism, novembre 2016) : https://doi.org/10.1080/15532739.2016.1247405

Thérapie exploratoire et de conversion :

Traitement médiatique de la transidentité :

Ratio Homme trans / Femme trans :

Ressources Épisode #28.8
La politique de la peur

Autisme et transidentité :

Médiatisation et désinformation :

Détransition / retransition :

  • La détransition (Wikitrans, décembre 2021) : https://wikitrans.co/2021/12/22/la-detransition/
  • The Amsterdam cohort of gender dysphoria study (1972–2015): Trends in prevalence, treatment, and regrets, par Chantal Wiepjes, Nienke Nota et al. (The journal of sexual medicine, février 2018) : https://doi.org/10.1016/j.jsxm.2018.01.016
  • Teach your parents and providers well: Call for refocus on the health of trans and gender-diverse children, par Julia Temple Newhook, Kelley Winters et al. (Canadian Family Physician, mai 2018) : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5951646/
  • Gender-affirming mastectomy trends and surgical outcomes in adolescents, par Annie Tang, Carlo Hojilla et al. (Annals of Plastic Surgery, mai 2022) : https://doi.org/10.1097/SAP.0000000000003135
  • Factors leading to “detransition” among transgender and gender diverse people in the United States: A mixed-methods analysis, par Jack Turban, Stephanie Loo et al. (LGBT health, juin 2021) : https://doi.org/10.1089/lgbt.2020.0437
  • A la conquista del cuerpo equivocado. En français, À la conquête du mauvais corps, de Miquel Missé (Editorial Egales, 2018).

Autogynéphilie :

Mouvements anti-trans :

Régressions des droits LGBTQI+ aux États-Unis :

Transphobie et jugement social selon la psychologie :

Sport féminin :

Ressources Épisode #28.9
Être transfuge de genre

Vocabulaire :

Parcours trans :

Femellisme :

Orientation sexuelle des personnes trans et cis :

L’ambiguïté attributionnelle :

Sexisme et hétéronormativité :

Féminisme et transidentité :

Masculinités :

Conseils :

Suggestions
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Commentaires

Commentaires (46)

  1. Waela
    Il y a 1 an
    Bien. Très bien. Excellent. Bon, je suis une meuf trans', donc forcément c'est pas super objectif ? Et bien si, au contraire. La vieille activiste que je suis est, j'espère, encore en mesure de faire la différence. Bravo Chayka. Bravo Élisabeth. ^^
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 an
      Autrice
      Heureuse de votre enthousiasme, Waela !
  2. Sigo
    Il y a 1 an
    En tant que grande fan de Horizon gull comme de meta de choc, quel immense plaisir que de retrouver chayka sur cet épisode !!! Trop hâte de l écouter. Merci beaucoup pour tout votre travail de vulgarisation à portée de tous.
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 an
      Autrice
      Merci de votre écoute, Sigo.
  3. F
    Il y a 1 an
    bonjour j'ai 60 ans je suis la mère de 3 enfants dont un enfant trans non binaire (M to F) d'une vingtaine d'années; je le genre encore régulièrement au féminin, ce qui cause de grandes tensions, et même si je comprends le ressenti de non acceptation de sa part, j'ai beaucoup de mal à ne jamais fauter. j'ai conscience du fait qu'il n'existe probablement pas de recette, mais si vous avez des ressources sur ce thème , je suis preneuse. merci beaucoup pour toutes vos émissions, pour tout ce travail fourni, je reste fidèle à vos publications.
    1. Chayka
      Il y a 1 an
      Invité•e
      Bonjour, Déjà, je voudrais vous féliciter pour ainsi vouloir faire les choses au mieux, et que si des maladresses peuvent arriver, je suis sûr que votre enfant fait la part des choses malgré des potentielles tension, ne vous en faites pas. Ce n’est nullement volontaire de votre part, vous n’avez pas à vous en vouloir. Si à un moment lors d’une formulation vous vous rendez compte que votre propos a été maladroit, pas de panique, il suffit simplement par exemple de revenir sur le dit propos, de le reformuler selon ce qui vous semble plus juste. Parmi les ressources que je peux vous conseiller, il y a par exemple le Wikitrans qui est très bien : - Les bases à connaître sur la Transidentité https://wikitrans.co/intro/ - Quels pronoms utiliser pour une personne quand je ne suis pas sûr·e ? https://wikitrans.co/2019/02/25/quels-pronoms-utiliser-pour-une-personne-quand-je-ne-suis-pas-sure/ J’espère que cela pourra vous aider, et merci à vous pour la bienveillance que vous avez et la volonté de faire au mieux, Chayka
  4. Julie Baschet
    Il y a 1 an
    Bonjour, j'ai parcouru le glossaire et vous remercie pour ces notions qui invitent à la vigilance quant à notre propre pensée. C'est un super répertoire qui permet d'avoir sur un même support beaucoup de ressources utiles ! J'ai écouté Maud et son parcours et je l'a remercie pour son analyse, sa précision et sa franchise. J'ai commencé à écouter votre enquête sur les notions de transidentité, et je me demande si sera questionné le fait d'une société qui impose des comportements selon les sexes, donc qui impose des genres (c'est-à-dire des coutumes ou comportements assignés à chaque sexe), et qui a pour effet de générer des problèmes. Quelle serait une société qui n'oblige à aucun comportement particulier de genre et laisse libre chacun de se vivre. Aurait-on besoin de changer de corps pour vivre sa particularité ? Il me semble que souvent la question est posée à l'inverse. On développe des stratégies pour s'adapter au contraintes de genre imposées au lieu de questionner et de changer ce qui dans la société fait souffrir ceux qui n'arrivent pas à rentrer dans les normes. Si nous supprimions ces normes, que se passerait-il ? Souffririons-nous de nos particularités ? Pourquoi cette société normative investie-t-elle tant dans des solutions très technologiques (notamment médicales) pour répondre aux problèmes qu'elle génère ? Interrogez-vous cet aspect des choses ? Je vous remercie encore pour votre travail et votre attention. Cordialement.
    1. Chayka
      Il y a 1 an
      Invité•e
      Bonjour, Les injonctions aux stéréotypes, aux croyances concernant le genre et les rapports asymétriques que cela entretient entre les hommes et les femmes est hautement préjudiciable, pour tout le monde. On évoque dans le chapitre 1 cette hypothétique société sans normes de genre, et il me semblent que tous les questionnements qui sont les nôtres actuellement se trouveraient sans doute obsolètes, tout du moins ne pourraient plus être formulés de la même manière. Verrait-on moins de transition ? Possible, mais je crois qu’il y a tout du même quelque chose qui demeure questionnable : le rapport à son propre sexué. Certaines transitions peuvent passer par une transition médicale (pas tous), qu’en serait-il alors dans cette société hypothétique ? Les personnes qui transitionnent le font-elles par injonction uniquement, pas la volonté de rejoindre une norme ? Je n’en suis pas sûr. Est-ce que dans une société aussi souple sur le genre ne verrait-on pas au con-traire, non pas une abolition du genre, mais un décloisonnement du genre, et donc davantage de profils, de parcours, de rapport au corps selon la singularité de chacun et de chacune ? Je laisse ces questions en suspens, déjà parce que je n’ai pas la réponse, et aussi parce qu’on en reparlera plus tard dans la série. Une chose est sûre, je crois, c’est que l’assouplissement de ces normes ne pourra qu’être bénéfique, car il y a bien trop de souffrances qui découlent de tels cloisonnements. Concernant des solutions médicales, je ne suis pas sûr que ce soit là une solution de la société, tant on voit les frictions que cela pose. Les parcours médicaux sont très disparates, certains parcours étant particulièrement normatifs (notamment dans le public), alors que d’autres au contraire ne s’inscrivent pas dans une telle normativité. Pour un avis plus personnel, je trouve en effet que considérer la transidentité comme un problème à résoudre et qui ne passerait pas une logique médicale où la personne n’aurait pas son mot à dire, ou si peu, est problématique. Tout autant que les injonctions que les personnes trans peuvent rencontrer, qui peuvent par exemple passer par une injonction au « passing » comme si la personne devait parvenir à un « résultat » attendu, en sommes réintégrer des normes, des attentes et des rôles venant de l’extérieur. C’est selon moi un véritable problème, et nous aurons l’occasion d’en reparler durant la série (peut-être pas aussi directement, mais je pense que vous trouverez tout de même des élément, pas forcément de réponse, mais en terme d’approfondissement quant à ces questionnements). Bien à vous, Chayka
  5. Léo
    Il y a 1 an
    Puisse les étiquettes, cases et normes s'envoler si haut dans le ciel que jamais elles ne reviendront... Puisse notre bonheur d'avoir le courage d'être authentique ouvrir les yeux de tous les êtres.. Car il n'y a ríen de plus beau que de ne plus se mentir.. Quelque soit le ou les mensonges... Léo
  6. Melvyn
    Il y a 1 an
    Podcast très intéressant ! Hâte d'écouter les prochains épisodes.
  7. Héloïse
    Il y a 1 an
    Chayka, Quel courage, quel maturité déjà en primaire ! Votre magnifique témoignage me bouleverse, c'est très enrichissant, vous m'impressionnez par votre force. Merci de le partager, merci vraiment. J'ose espèrer que les enfants d'aujourd'hui, et surtout leurs parents ou leur entourage, sont mieux informés et peuvent mieux comprendre la transidentité. Bravo pour votre travail, il doit y avoir encore du chemin pour vulgariser, informer, aider, accompagner... la transidentité. Étant née également dans le milieu des années 80, étant pourtant née fille et me sentant femme profondément, je m'aperçois cependant avoir eu aussi des questionnements, étant petite, sur le genre ; je me suis retrouvée parfois dans vos questionnements d'enfant...et mes questionnements d'adulte ! Bien sûr que tout le monde profitera de moins d'injonction aux stéréotypes, moins de croyances liées au genre, je suis totalement d'accord. Ce podcast est aussi l'occasion de parler de transidentité en famille, avec nos enfants et ça, c'est très important je trouve, de parler facilement en famille de ces thèmes. Merci Élisabeth pour offrir cette possibilité de discussion ! Vos podcasts sont toujours un point de départ pour ouvrir une discussion sur les thèmes que vous abordez. Merci à toutes les deux, j'ai hâte de découvrir les prochains épisodes !
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 an
      Autrice
      Merci pour ce partage de réflexion, Héloïse. Heureuse que la série vous plaise.
  8. sigo
    Il y a 1 an
    Chère Chayka, Merci infiniment pour ton témoignage tellement sincère et riche. C'est d'autant plus bouleversant pour moi que, d'une part je découvre ton témoignage après avoir connu le formidable travail d'enquête et vulgarisation que vous réalisez avec Viciss, et aussi parce qu'une personne qui m'est très proche a un parcours assez similaire : harcèlements à caractère homophobes durant l'adolescence, ayant conduit à de l'autodépréciation et traumatismes psychiques, suivi d'un long travail de reconquête grâce à la psychologie et la sociologie. Je suis tellement triste et en colère devant autant de gâchis et de souffrances. C'est très difficile pour une victime de s'aimer, de reprendre confiance en elle et de témoigner suite à un traumatisme et aux pressions et violences sociales homophobes/transphobes/psychophobes. C'est douloureux aussi pour moi en tant que proche de voir tout l'impact psychologique de ces violences, les tabous et refoulements et aussi l'énorme énergie et travail qui doivent être déployés pour tout simplement vivre normalement. Je suis admirative devant tout le travail que tu as accompli personnellement et en parallèle via ta chaîne, par ta capacité à comprendre et ne pas juger, par ton courage de témoigner et de donner à chacun-e des outils pour se défendre.
  9. Maes
    Il y a 1 an
    Les parents prudents ne sont pas forcément opposés à la transition.
  10. Maes
    Il y a 1 an
    Allez-vous évoquer la question des detransitions? Ce serait intéressant.
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 an
      Autrice
      Oui, bien sûr.
  11. Maes
    Il y a 1 an
    Merci pour cette émission très intéressante!
  12. Camille
    Il y a 1 an
    Chayka, J'admire la manière dont vous êtes arrivée à poser des mots et à analyser aussi clairement vos modes de fonctionnement sur ce qui se passait dans votre tête durant votre enfance, adolescence jusqu'à la personne adulte que vous êtes. Pour être sincère, votre discours me soulage et me chamboule en même temps: je me retrouve dans certains aspects du fonctionnement psychologique que vous décrivez dans le podcast et pouvoir mettre et entendre mots sur des déchirements intimes, me soulage énormément. Paradoxalement, ces aspects qui me rendent calmes font ressortir une crainte immense de perdre la personne avec qui je partage ma vie si je m'autorise à être honnête tout d'abord avec moi puis avec elle. Merci à vous, Chayka, pour votre courage et à Elisabeth pour ses merveilleux podcast
  13. Hervé
    Il y a 1 an
    Fouille ouille ouille! Je ne suis pas encore arrivé au bout de la série, mais je me permets de partager quelques réflexions. un : méta de choc, le titre a rarement été aussi adapté. Comment nous percevons nous? Quelle est la place des normes sociales dans notre construction? Comment accueillir un tel bouleversement par rapport au vécu de plus de 50 ans par l'homme cisgenre que je suis? J'avoue que si je perçois intellectuellement ce qu'explique Chayka, je suis pour l'instant complètement incapable de l'intégrer : trop éloigné de mon vécu et de ma construction personnelle. Mais la prise de recul sur la notion de genre, de sexe, de qui nous sommes est passionnante et à mes yeux indispensable. Elle me semble rejoindre en partie les combats féministes et enfoncer le clou sur la transformation radicale en cours dans nos sociétés sur des relations entre individus fondées sur la personne et non le stéréotype auquel nous souhaitons la faire correspondre. Deux : est-ce que notre société évolue dans son acceptation de la différence? J'essaye d'imaginer la souffrance et le combat que votre parcours a du représenter. Trois : l'évolution de notre société sur ces sujets est souhaitable. Mais la période de transition (sans mauvais jeu de mots) va être compliquée. Et je m'interroge sur ma capacité à accompagner mes filles sur des sujets que je ne comprends encore que vaguement. Merci en tous cas à Elisabeth de me bousculer régulièrement et à Chayka de me donner quelques clés, même si j'ai bien compris que chaque cas est particulier et que votre témoignage n'a pas de valeur universelle. Hervé
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 an
      Autrice
      Merci pour ce partage de réflexion, Hervé, et heureuse que cette série nourrisse votre réflexion.
  14. Amélie
    Il y a 1 an
    Bonjour, J’ai écouté les quatre premiers épisodes de la série, avec beaucoup d’émotion. Je suis très touchée par le récit de Chayka et j’ai versé une larme à plusieurs reprise, notamment lorsqu’elle évoque les passages liés à son harcèlement et au mauvais diagnostic avec la psychiatre. Au delà du récit et de son parcours, j’ai énormément de questions pour moi-même concernant le fait d’être un homme et/ou une femme. Vous posiez une question qui a beaucoup raisonnée en moi, à savoir si il y aurait des questions de transidentité dans le cas où les stéréotypes de genres étaient gommés. Cela m’a valu de longues heures de réflexion! Je suis maman d’un enfant de 4 ans, de sexe masculin et j’essaie de l’éduquer de manière non genrée, dans le sens où il n’y a pas de couleur, vêtements, jeux, compétences de filles ou de garçons. Il connaît la différence anatomique qu’il existe entre les garçons et les filles. Il me demande de porter des shorts comme des jupes, aime le rose comme le bleu, s’identifie à des personnages fictifs autant masculins que féminins. Et à l’entrée à l’école il a commencé à me questionner sur des sujets liés au stéréotypes de genre « pourquoi y’a que les filles à l’école qui ont des robes? ». Je lui ai expliqué ce qu’étaient les stéréotypes de genres et que dans notre société, les robes étaient vues comme des vêtements de filles. Et il m’a répondu « alors je veux être une fille ». Et ensuite dans ma tête est venue la question « c’est quoi être une fille? » dans le sens genrée au delà du fait d’être sexuée fille avec utérus/vulve/vagin etc. Est-ce que si tout cela n’était pas présent, les stéréotypes de genres, est-ce que la question se poserait ? d’avoir à s’identifier dans un genre ou de s’inscrire dans un genre ou un autre? Et est-ce que sans aucune influence des stéréotypes de genre, on tendrait à se genrer intérieurement dans le sens « se sentir homme ou femme ». Dans mon cas, après écoute du podcast et après réflexion, je ne me sens pas genrée en fait. Je suis de sexe féminin, mais je ne me sens pas plus homme que femme. Car je ne saurais pas répondre à la question « si je me sens femme, c’est par rapport à quoi? Et si je devais dire que je me sentais homme, ça serait par rapport à quoi? ». J’ai noté une phrase formulée dans le premier épisode qui était que la transidentité venait du fait de ne pas se reconnaître dans le sexe assigné à la naissance » et je me suis demandée « par rapport à quoi ? » sur la question de se sentir en dehors des normes traditionnelles de genres, j’en reviens aux stéréotypes. Je me fais la réflexion de la non binarité et de me demander si elle ne serait pas un état de « norme » en dehors de l’existence des stéréotypes ? Si je m’applique cette réflexion à moi-même, je me sens ni homme ni femme en fait, je peux dire que j’ai une physiologie, un corps de femme mais au delà, si je me pose sur un genre c’est toujours rattaché à des stéréotypes. Bref, merci encore une fois de nourrir ma réflexion et de faire bouillir mon cerveau !
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 an
      Autrice
      Merci pour ce riche partage de réflexion, Amélie. Je crois que le sujet de l'identité de genre n'a pas fini de nous faire des nœuds au cerveau ! Et nos enfants ne nous soulagent pas de ce point de vue-là non plus, ahah ! J'espère que la suite de la série vous plaira.
  15. Kinette
    Il y a 1 an
    Bonjour, merci pour ce podcast très intéressant qui explore vraiment dans sa globalité l'expérience personnelle de Chayka. Merci pour votre honnêteté, en écoutant on sent vraiment que vous essayiez de nous raconter les choses depuis votre intimité. Je voulais juste réagir à la partie où vous parlez de votre agression sexuelle et me permettre une remarque. Je ne pense pas que vous ayez accepté de jouer au jeu car on vous proposait de faire la fille, cela a certainement aidé certes mais : les enfants acceptent les jeux et même pire parfois ils ne savent juste pas dire non à un adulte. J'ai trouve que ce passage problématique pour les personnes ayant vécu des agressions et qui auraient "juste" accepté de jouer à un jeu. Je comprends que pour vous cela fait sens de mentionner ça mais sachez que même un petit garçon, sans questionnements de genre et de sexe, à qui on proposerait un jeu où il serait la fille à des fins d'agression pourraient accepter sans pour autant vouloir être une fille. J'espère que vous comprendrez mon message et qu'il ne vous offensera pas.
  16. Anaïs Mermet
    Il y a 1 an
    Bonjour, juste un petit message pour vous remercier, l'équipe, et surtout Chayka, pour ces neufs épisodes teeeeellement addictifs ! Je suis une femme cis et je me pensais disons curieuse et bienveillante sur ces questions, mais je n'avais pas réalisé à quel point les questions autour de la transidentité sont aussi des questions qui nous concernent tous et toutes, que je résumerai mal en "comment la société influe, pèse, nous influence et vice-versa". Et je pense sincèrement que le caractère, les qualités de vulgarisatrice, et le gros boulot de recherche de chiffres, d'explication de définitions complexes, et l'entrain de Chayka ont fait pour beaucoup dans mon écoute attentive. Je lui souhaite de tout coeur à elle et sa famille une superbe continuation, et encore merci pour son partage de vie, et surtout de connaissances !
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 an
      Autrice
      Heureuse que la série ait nourri votre réflexion, Anaïs !
  17. Alexandre
    Il y a 1 an
    Merci pour ces épisodes passionnants. C'est vraiment chouette d'entendre Chayka raconter son parcours, cela permet vraiment de ressentir de l'empathie et de gagner en compréhension pour les personnes trans. Chakya, je serais curieux de savoir si dans tes rêves nocturnes à différents moments de ta vie, tu avais déjà un corps, des vêtements, des comportements typiquement féminins ? Est-ce que parfois tu avais des rêves avec une identité masculine ? Y a-t-il eu un moment charnière où ton identité dans ton monde onirique serait passée entièrement au féminin ? Je serais aussi vraiment intéressé par la réfutation (si possible) des arguments des opposants à la transidentité. Je pense notamment à Matt Walsh et Jordan Peterson. Car eux citent des données sur la suicidalité des personnes trans, qui resterait élevée avec ou sans transition (mais pour quelle(s) raison(s)?) . Peterson affirme aussi que la transidentité pourrait être mieux comprise en termes de tempérament/comportement, certains comportements/tempéraments étant typiquement féminins/masculins. Il ajoute que selon Kenneth Zucker (psychologue & sexologue), environ 90% des personnes avec un questionnement transidentitaire à l'adolescence se révéleraient homosexuelles à l'âge adulte, avec au final une identification au sexe de naissance. Walsh lui part du principe que le sexe détermine le genre, et que s'y opposer c'est du délire. Le site des Femellistes me semble reprendre leurs argumentatns.
  18. Aurore de P.
    Il y a 1 an
    Bonjour, Ouf !, j'ai enfin passé la ligne d'arrivée de ce marathon ! :) Merci Elizabeth pour la qualité de cet entretien, et merci Shayka d'avoir donné autant de toi, j'espère que ce témoignage fera office de référence, afin qu'il soit l'un des derniers de ce type (en ce qui concerne la première partie). En tout cas pour un temps ! Je découvre en même temps que ce témoignage les podcasts Méta de Choc et Hacking Social, je crains à présent énormément pour mon temps libre (j'en ai encore un peu, vu le pavé qui suit). Quelques remarques/questions : - Parmi les choses à faire ou ne pas faire devant la transidentité, je souhaite rajouter cet élément là : une personne ayant connaissance de la transidentité d'une autre personne n'a pas l'autorisation implicite d'en parler à des tiers. Pour des raisons de respect de l'intimité de la personne, mais également pour des raisons de sécurité. A mon avis, seul la personne trans peut demander à ce que cette information soit partagée ( il ne me semble pas convenable de demander l'autorisation). - J'ai adoré la manière d'aborder le sujet du biais par lequel j'ai tendance à classer la détermination personnelle (sauf la mienne, bien sur...) comme conséquence d'un ensemble de facteurs traumatisants. Je cherchais le concept de "chronologie des évènements" depuis un moment. Merci Chayka. - Ce qui m'amène à une réflexion sur la manière dont a été mené cet interview. J'imagine que l'attractivité du reportage n'aurait pas été aussi fort, si le témoignage avait été abordé à l'envers ? En gros, admirer la beauté de la personne dans sa réalisation actuelle, et éventuellement identifier les couleurs "trans" qui la constituent, plutôt que de partir d'une esquisse, de compléter l'ébauche au fur et à mesure, en laissant le loisir aux spectateurs de dire in petto "moi, j'aurai utilisé une autre couleur", "évidemment, avec cette technique là, devant ce problème, il ne pouvait qu'utiliser cette technique", etc. Peut-être qu'ainsi nous n'aurions pas le loisir de présupposer des liens de causalités mal maitrisés, issus de nos vécus et de nos sciences? La personne qui se livre de lui-même possède la science infuse. Moi, j'en ai la science confuse... - Il me semble qu'il y a une petite recommandation à destination des personnes trans à ajouter (peut être que ma voracité m'a fait faire de trop grandes bouchées, et que je n'ai pas détecté que l'information qui va suivre à déjà été partagée). En ce qui me concerne, l'euphorie de genre, la joie d'exister en vérité, une fois réalisée, j'ai souhaité que mon identité soit accepté inconditionnellement autour de moi. Parce que pour moi, mon identité est une évidence. J'ai, en revanche, "eu le loisir" de passer plusieurs années à déconstruire les croyances qui me détournaient de cette évidence. Ce qui n'a pas été le cas de la majorité de mes proches. L'identité de genre est une croyance qui est fondamentale, si j'ai bien compris. Je crois également comprendre que, pour l'atteindre, il faut préalablement s'attaquer à d'autres croyances, de la plus simple et accessible à la plus tortueuse et occultée. Ce détail pour relativiser l'intensité de la frustration (légitime, surtout si on aime la personne concernée) que l'on peut ressentir devant des positions qui semblent irrévocables. Pour certain.es d'entres elles/eux, je cherche encore en moi-même les techniques d'échanges, peut-être les techniques d'entretien épistémique, si je comprends bien le premier podcast de Méta de Choc? Peut-être s'en détacher, avec le deuil et le regret? Peut-être laisser le temps éroder nos aspérités réciproques? Dernier élément, toujours à notre sujet: je crois nécessaire, exercice pas toujours simple, de savoir distinguer les situations bienveillantes des situations hostiles. Je vois deux situations bienveillantes, que notre extrême sensibilité à tendance à identifier comme hostile : - le mégenrage par une personne trans ou alliée. Il me semble obligatoire qu'un mégenrage ne soit pas ignoré, mais à proportion de la relation, d'autant plus historique, de l'auteur.ice avec moi. Je me suis mégenrée moi-même très souvent dans les premières années de ma transition. Keep cool... Et corrige! - Plus complexe, et là je suis plus spectatrice : il me semble important d'accorder une attention au.x partenaires. Certain.es, très acceptant.es, peuvent révéler des fragilités que le parcours de transition peut exacerber. Par exemple, une personne s'identifiant un poil plus masculine, mais ne s'associant pas à la masculinité toxique, pourrait éventuellement et inconsciemment considérer tous ses comportements comme toxiques vis à vis de l'évolution de son/sa partenaire, quitte à s'oublier et à oublier ses propres besoins (ce qui peut conduire à la dépression, il me semble - et/ou à une fracture de la relation?). Là aussi, je crois nécessaire de prendre du recule sur la faculté affichée d'adaptation, et la réalité. ... Tempête de pensée et idée de classe 5 dans ma petite tête avec ces sujets... Très bonne continuation à toutes les deux, et à vos équipes, j'ai plaisir à m'observer évoluer grâce à vos partages ! :) A. (nb : j'ai écouté quelques autres podcast entre-temps, et je remarque une chose récurrente chez les interviewé.es, l'emploi régulier d'un outil de synthèse, le fameux "et cetera". Serait-ce à dire que les émissions seraient bien trop longues sans son usage? ;)
  19. Daniel
    Il y a 1 an
    Entretien très intéressant, et important pour comprendre. Un point de vue complémentaire: https://video.blast-info.fr/w/3YacxHdUZa9eAWz2LGtfb5
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 an
      Autrice
      Merci de votre intérêt, Daniel.
  20. Victoire
    Il y a 1 an
    De loin mon entretien préféré, fallait juste que je le dise. Merci !!
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 an
      Autrice
      Merci de votre retour, Victoire.
  21. Caroline
    Il y a 1 an
    Merci à toutes les deux pour cet échange passionnant. Je me permets un commentaire - me trouvant exceptionnellement sur le site - pour faire part de ma surprise à entendre Elisabeth dire qque chose comme "pas évident car se retrouver genré en femme c'est descendre socialement"... J'entends tout ce discours sur "la place des femmes dans la société", statistiques à l'appui, mais j'ai trouvé la phrase d'Elisabeth très choquante et malheureuse, comme si elle avait intériorisé cela comme une vérité. J'ai 48 ans, j'ai un grand frère et des parents qui n'ont jamais fait de différence entre nous. Je ne me suis jamais sentie inférieure socialement car femme. Toujours traité par le mépris ceux qui prétendaient me dénigrer car femme (des imbéciles, qui me semblent relativement peu nombreux). J'habite en Italie du nord depuis 7 ans et ai découvert une société avec un fond bcp plus machiste que la France (j'ai vécu en Espagne 15 ans et n'en n'ai pas vu la trace, encore moins qu'en France), qui plus est agiste (je suis femme mais d'un age qui commence à ne plus etre très consommable (pour prendre un vocable que j'ai bcp entendu!), j'hallucine encore régulièrement de la fréquence de l'attitude chelou de plein d'hommes ici à traiter avec moi juste comme avec une personne lambda). Bref, tout ça pour dire que je ne trouve pas judicieux d'appuyer sur une situation (le statut social supposé "inférieur" de la femme, car femme) - au point de l'intérioriser - pour la combattre. Le seul combat que je connaisse à cette situation c'est d'affirmer notre égalité. Il me semble d'ailleurs que votre invitée est quelque peu surprise de l'angle de cette question quand vous la lui posez. En rappelant cette phrase de Romain Gary que j'adore : "l'homme est supérieur à la femme et la femme est supérieure à l'homme, et c'est pour ça qu'ils sont égaux."
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 an
      Autrice
      Bonjour Caroline, merci pour votre retour critique. Si j'ai utilisé cette formulation, c'est parce que toutes les études s'accordent à dire que le statut social des femmes est bien inférieur à celui des hommes. Le fait de devenir socialement une femme correspond bien à un déclassement. À ce sujet, les hommes trans témoignent de la façon dont leur vie s'est largement améliorée à partir du moment où ils ont été perçus socialement comme des hommes. Il me semble tout à fait important de souligner ce fait : les inégalités sociales entre hommes et femmes sont une réalité quotidiennes et bien tangibles statistiquement, qu'on s'en sente la victime ou pas.
  22. Solene Duval
    Il y a 1 an
    Bonjour Je retrouve ici des approximations et une grande relativisation de la « vérité »qui ressemble au « tout est possible, tout est vrai » du new âge ..pourquoi chercher dans le biologique, au risque de dire tout et son contraire ( l artifice du répondeur du futur est symptomatique) une légitimation de ce qui relève du libre arbitre de chacun ?
  23. Florence
    Il y a 1 an
    Un immense merci à Chayka d’avoir accepté de témoigner de son parcours qui m’a profondément émue et touchée. La justesse de ses propos donnent la mesure de l’hypervigilance qu’elle a dû développer pour affronter l’incompréhension, l’ignorance, l’hostilité et la violence. Puisse ce témoignage ouvrir les yeux et le cœur du plus grand nombre possible. Merci à Meta de Choc pour ces podcasts de grande qualité qui activent le cerveau à l’heure où trop de propositions l’anesthésient. Vive l’intelligence !
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 12 mois
      Autrice
      Merci pour ce retour, Florence, et heureuse que la série vous ait plu.
  24. Florence
    Il y a 11 mois
    Merci infiniment à Chayka pour ce témoignage aussi touchant que précieux. La précision de ses mots, la justesse du ton, forcent l'admiration et contribueront, je l'espère, à une meilleure compréhension et un accueil plus empathique des personnes trans. Au-delà du récit poignant de son parcours, ce podcast invite à une réflexion plus générale sur la construction de l'identité de chacun.e, et en cela je me réjouis que le sujet s'invite dans la société.
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 11 mois
      Autrice
      Je m'en réjouis aussi. Merci de votre intérêt.
  25. Juliette
    Il y a 10 mois
    Bonjour, Bravo Chayka pour le courage dont vous avez fait preuve tout au long de votre parcours et merci pour votre témoignage si sincère et détaillé. Une remarque pourtant : dans l'épisode 6, à propos des mineurs trans, vous partez du prérequis que si la demande vient de l'enfant, il n'y a pas à se poser la question de l'influence. Alors que l'objectif de se podcast est de se demander pourquoi on pense ce qu'on pense, comment ne pas se poser cette question compte tenu des pressions sociétales ? Les enfants sont-il en capacité de dissocier leurs besoins de leurs envies, de celles de leurs parents, de celles de la société ? Les enfants ne font-ils jamais d'amalgames, de raccourcis, n'y a-t-il aucun risque de malentendu, de manipulation ? Surtout à quel âge peut-on dire qu'on est sûr de savoir ce qu'on veut vraiment pour soi ? Petite expérience personnelle : Nous avons élevé nos deux fils avec le soucis de ne pas reproduire les stéréotypes de genre. Ils ont donc toujours pu se vêtir, se coiffer et choisir leurs centres d'intérêt et activité en fonction de leur envies. A 2,5 ans (alors que j'étais enceinte de son frère) mon ainé éclatait en sanglots en comprenant que, n'ayant pas d'utérus, il ne pourrait jamais porter un enfant dans son ventre... Il aurait tellement voulu être maman (comme maman). En maternelle il avait les cheveux long, des tresses, des barrettes et des pulls à paillettes ou des chatons. En CP il annonçait à sa classe qu'il était une fille. Comme cela revenait à chaque fois qu'il était question de le genrer au masculin, ça questionnait beaucoup les autres élèves et nous avons été mobilisés par les enseignants... Deux possibilité s'offraient à nous : l'accompagner dans la revendication de sa transidentité ou nous demander pourquoi il pensait ce qu'il pensait ? Nous avons choisit de nous questionner et cela n'a pas été simple car mon fils était convaincu d'être une fille. Mais il a finis par nous expliquer qu'il n'avait pas choisit, que c'était ce qu'"on" lui avait dit : il était une fille puisque il avait les cheveux longs ! Si "on" lui avait dit c'est que c'était vrai un point c'est tout ! Je lui ai demandé ce que lui voulait vraiment : il a répondu qu'être un garçon ne lui posait pas de problème. En fait il s'en fichait royalement du moment qu'il était libre de ses goûts, centres d'intérêt et comportement. Il a aujourd'hui 13 ans et comme nous évoquions ce souvenir il nous a expliqué qu'en effet il VOULAIT réellement être une fille quand il était petit parce qu'il enviait les filles de sa classe qui étaient "calmes et sages" ! Il a toujours été tonique, bavard et turbulent, on le lui reprochait constamment à l'école et il en souffrait beaucoup. Il disait "être une fille", il voulait "être une fille", mais une transition aurait-elle été la solution, alors que c'était en réalité les autres qui avaient un soucis avec ses goûts et son comportement ? Il me semble qu'à ce moment là cela aurait même pu cautionner les stéréotypes de genre. S'il avait été une fille il on lui aurait reproché d'aimer aussi les camions poubelle et les tracteurs... Quel casse tête ! Nous avons donc choisit d'imprimer les dépliants antisexistes de "maman rodarde" pour l'école. Il est aujourd'hui soulagé que nous ayons à l'époque pu éclaircir ce terrible malentendu. Moi qui m'était toujours imaginé que j'aurai une fille, j'aurai pu sauter sur l'occasion et l'accompagner dès le primaire dans une transition. Nous aurions pu "mener ce combat" et être fiers d'avoir servir les intérêts de notre enfant. Compte tenu de l'aspect irrémédiable de certaines démarches et du bias d'engagement... Aurions-nous pu nous rendu compte du malentendu ? Quel impact sur la construction de son identité ? N'est-il donc pas indispensable de se questionner sur les influences que subissent parents et enfants ? Sur les injonctions sociétales à nous "identifier" ? Merci de votre attention, Juliette
    1. Chayka
      Il y a 10 mois
      Invité•e
      Bonjour, Le fait que votre enfant ait pu explorer son identité, s'interroger, est vraiment important. Votre enfant a pu lui-même affiner son rapport à son genre, montrant sa capacité à faire la part des choses. Pour répondre à vos questions, le fait qu'un enfant explore différentes possibilités n'est aucunement un problème. Il est normal qu'il ou elle s'interroge, explore, imite, expérimente. On peut tout simplement, en tant que parent, lui permettre ces possibilités sans être inquiet. Les influences à cet âge sont multiples, et ne sont pas unidimensionnelles, dans le sens qu'un enfant trans par exemple peut être influencé à masquer sa transidentité à cause de son environnement sociale, jusqu'à l'autocensure (comme ce fût mon cas). Concernant la transidentité des mineurs, ce qui apparaît c'est que la très large majorité des enfants trans semblent se fixer sur ces questions au début de la puberté (le mot "fixer" n'est pas approprié, j'emprunte là juste un raccourci). Autrement dit, si un enfant persiste à s'affirmer comme une fille ou un garçon indépendamment de son sexe d'assignation à cet âge, il est rare que cela ne soit qu'un moment. D'autant qu'avec la puberté, voire avec son anticipation, cela amène son lot de souffrance. Ce n'est pas rien. C'est quelque chose qui n'est pas de l'ordre de l'idée, voire d'une conviction, qui ne saurait donc être influencé par simple mimétisme ou par moquerie. Sur la question de l'influence à cet âge (début de la puberté je parle), elle n'a jamais pu être démontré scientifiquement. Comme nous le rappelons dans le podcast, le ROGD (sous entendant l'idée que les mineurs trans voudrait transitionner par influence sociale) a été rejeté par les grandes associations en psychologie. (modifié) [13:08] Bien sûr, on peut citer des exceptions, on ne doit pas le nier, ce qui représente globalement 1% de regrets comme nous le signalions dans l'émission. Quid alors des enfants prépubères ? Eh bien justement, il n'y a pas de transition médicale pour les enfants prépubères, il n'y a rien d'irrémédiable. Si transition il y a, elle ne peut qu'être sociale, ce qui permet à l'enfant précisément d'expérimenter. Arrivé à la puberté, soit il y a persistance, soit ce n'est pas le cas, dans les deux cas cela ne pose aucun soucis. Finalement, l'enfant se détermine lui-même, on voit qu'à la puberté ils sont tout à fait capables de faire la part des choses. Ma réponse ici est à lire de manière générale, bien que je réagisse ici à vos propos, je ne me permettrai pas de dire quoique ce soit concernant votre enfant, qui est seul à pouvoir s'autodéterminer. Je vous souhaite à vous et à votre fils, le meilleur. Chayka
      1. Juliette Armagnac
        Il y a 10 mois
        Merci beaucoup pour votre réponse ! C'était surtout à l'influence des parents que je pensais... et spécifiquement au risque d'escalade d'engagement vis de la famille et des proches en cas de transition sociale précoce (d'autant si elle est médiatisée). Mais comme vous l'avez dit, rien de définitif n'étant engagé (en France) à ce moment là, l'enfant aura donc du temps et des professionnel pour l'accompagner dans la (très rare) éventualité où il subirait une influence/pression quelconque. Nous avons beaucoup parlé de votre expérience avec mon fils et c'était très instructif. Le meilleur pour vous aussi bien entendu ! Juliette
  26. mariev
    Il y a 7 mois
    1ere fois que je suis déçue par un meta de choc. Je trouve les propos militants avec un usage systématique du conditionnel concernant les discours « anti » et systématique de l’indicatif concernant les discours « pro », une étude critique statistique et méthodologique sur les résultats d’études « anti » et aucune étude critique sur la méthodologie des études aux résultats « pro », une eludation rapide et évidente des effets secondaires…. Etc…etc. Mais pourquoi je pense ce que je pense? Suis-je anti-trans? Je ne crois pas, sincèrement. Et puis pourquoi ai-je aimé les épisodes sur la parentalite positive et la communication non violent alors que je suis tant attachée à ces pratiques, que je cherche jour après jour à les appliquer? Déçue
  27. laurent
    Il y a 6 mois
    Ce podcast m'a été recommandé par une chaîne YouTube, j'ai été tenté par "le pitch ascenseur" d'une émission qui est censé nous stimuler dans la pensée critique. Voyant le grand nombre de sujets traités, je tombe sur le sujet de la transidentité, un sujet qui me passionne, que je connais clivant et où nous avons clairement deux côtés qui s'affrontent dans le débat national. J'allume, prêt d'avoir mes à prioris "challengés", prêt d'apprendre quelque chose. Et bien, je n'avais pas de si grandes attentes que ça, mais j'ai été quand même deçu. Déjà, c'est bien normal et compréhensible de faire intervenir quelqu'un directement concerné par la transidentité, mais c'est vraiment le minimum de soumettre ses dires à une critique digne de ce nom (point de vente du podcast après tout). J'ai regardé la date de sortie du podcast - mai 2023 - donc pourtant c'est bien après le changement de politique de prise en charge des mineurs souffrant de dysphorie de genre aux pays nordiques, c'est bien après le début du Cass Review et la fermeture du Tavistock au Royaume-Uni. C'est à dire que le consensus bouge, nous ne pouvons plus calomnier toute personne qui vient parler des contradictions inhérentes au récit dominant de la transidentité, nous ne pouvons plus traiter toute personne parlant du problème des déstransitionneuses ou de la surété des prisonnières qui cotoient des prisonniers mâles transidentifiés comme des réactionnaires infréquentables. Les faits sont làs, ils ont été remonté par des personnes sérieuses, venant de la droite et de la gauche. Mais en vous écoutant j'ai eu droit ici à une petite machine qui remonte le temps, qui nous remet à la situation du débat courant 2019 disons. Bref, je ne pense pas que je vais tenter les autres sujets que vous traitez.
    1. Chayka
      Il y a 6 mois
      Invité•e
      Bonjour, Le consensus n’a pas bougé concernant les mineurs. Par exemple, les grandes associations de psychologie et de psychiatrie (les deux APA) ont réitéré la nécessité d’un soutien aux transitions médicales quand c’est nécessaire. Je vous résume le rapport de l’APA de psychologie, publié en 2024 : Elle affirme son soutien pour "l'accès sans entrave aux soins de santé et aux soins cliniques fondés sur des données probantes pour les enfants, les adolescents et les adultes transgenres, de diverses identités de genre et non binaires" ; l'APA appelle les professionnels de santé "à s'unir dans leur soutien pour l'accès à des services et traitements psychologiques et de soins de santé appropriés pour les personnes transgenres, de diverses identités de genre et non binaires." Elle rappelle les préjudices causées par ces entreprises de désinformations, soit de graves risques pour la santé dont des suicides, concernant non seulement les personnes trans mais aussi leurs proches et familles. Parmi les récits trompeurs et non fondés, l'APA donne les exemples de la dysphorie de genre considérée comme une conséquence de trauma ou de neurodivergence (cela sert les tenants de ces récits à remettre en cause les transitions, notamment pour les personnes autistes), ou encore l'idée qu'accompagner un enfant dans sa transition serait une forme de maltraitance. Elle rappelle que vouloir restreindre ou interdire la transition des jeunes trans augmente "les taux déjà élevés de dépression, d'anxiété et de tentatives de suicide au sein de cette population vulnérable". Le document est disponible ici : https://www.apa.org/about/policy/transgender-nonbinary-inclusive-care.pdf. Concernant l’American Psychiatric Association qui réalise notamment le DSM, même conclusion et position concernant la transition des mineurs. Elle préconise de, je cite : “favoriser l'accès à des traitements d'affirmation et de soutien pour les jeunes trans et de diverses identités de genre et leurs familles, y compris des services de santé mentale appropriés, et, le cas échéant, un soutien à la suppression de la puberté et à la transition médicale" […] Elle "s'oppose à toutes les tentatives législatives et autres tentatives gouvernementales visant à limiter l'accès à ces services pour les jeunes trans et de diverses identités de genre, ou à sanctionner ou criminaliser les actions des médecins et autres cliniciens qui les fournissent." Le document est disponible ici : https://www.psychiatry.org/File%20Library/About-APA/Organization-Documents-Policies/Policies/Position-Transgender-Gender-Diverse-Youth.pdf Voilà deux exemples de deux grandes sociétés savantes et qui illustrent le consensus actuel. Pour en savoir plus sur les transitions médicales, notamment des mineurs, vous pouvez voir ces excellentes synthèses de Science-Based Medecine : https://sciencebasedmedicine.org/gender-affirming-care-is-not-experimental-part-ii/. Pour revenir plus précisément sur les exemples que vous donnez, le rapport Cass porte sur les services de transitions par le système hospitalier anglais, pointant à juste titre son incapacité à traiter convenablement chaque patient (surcharge notamment), montrant les préjudices d’une telle centralisation et donc des suivis de mauvaises qualités. Parmi les grandes recommandations, il y a justement la décentralisation, afin de proposer un suivi à portée régionnale, donc proposer un soutien de meilleure qualité. Il est donc important de ne pas décontextualiser ce rapport au Royaume-Uni. En France, nous n'avons pas le même système, et donc nous n'avons pas de telles problèmes, même si la disponibilité de l'accès aux soins et la généralisation des formations est encore très insuffisante. Cela étant dit le rapport Cass est aussi scientifiquement critiqué, notamment quand il prétend examiner la littérature disponible. Par exemple, le rapport a éjecté la plupart des études sous prétexte qu’elles n’avaient pas de protocole à double aveugle. Or, les études en double aveugle ne sont pas toujours possibles : en l'occurrence, elles sont impossibles à mettre concrètement en place, et sur le plan médical cela est tout simplement contraire à l'éthique. Comment voulez-vous donner un placebo de bloqueur de puberté à un mineur en pleine puberté sans qu’il le remarque objectivement ? Pensez-vous qu’on va donner un placebo à un mineur en souffrance par rapport à sa puberté, le condamnant à des changements irréversibles qui le font souffrir, tout en lui faisait croire que sa puberté est bloquée ? Il n’y aura jamais de protocole en double aveugle sur des mineurs trans de cette manière, et heureusement. Partant de là vous comprendrez pourquoi un tel rapport pose question quand il affirme qu’on n’a pas assez de données, après avoir éjecté précisément la plupart des études sur le sujet. Pour les études en questions, sur le pourquoi il n’est pas possible de mettre en place un tel protocole, cela est expliqué dans le lien Science-Based Medecine que je vous ai partagé. Vous verrez comment les chercheurs s’y prennent. Quoiqu’il en soit, il est faux de dire que le soutien médical des mineurs trans n’est plus autorisé au Royaume-Uni. Même chose pour les autres pays que vous citez : il s’agit de revoir les protocoles, pas d’interdire les transitions des mineurs ; le soutien médical persiste dans ces pays, et le soutien aux transitions des mineurs de manière général aussi. Par exemple, loin de revenir en arrière, la Suède (l’un des pays nordiques que vous évoquez) vient aujourd’hui-même de simplifier les transitions, ouvertes aux mineurs sans qu’un diagnostic médical soit exigé : https://www.huffingtonpost.fr/life/article/droit-des-personnes-transgenres-la-suede-adopte-deux-lois-pour-simplifier-les-demarches-de-transition-de-genre_232802.html. C’est une nouvelle avancée quant à la déjudiciarisation et à la dé-psychiatrisation de la transidentité. Un projet de loi similaire est déposé actuellement en France par la Sénatrice Mélanie Vogel, facilitant notamment le changement de sexe à l’état civil dès 15 ans : https://www.publicsenat.fr/actualites/societe/une-proposition-de-loi-pour-faciliter-le-changement-de-sexe-a-letat-civil-deposee-au-senat Je pense qu’il est d’autant plus important aujourd’hui de partager des informations de qualité, de veiller à faire attention aux infos sensationnalistes qui apparaissent parfois dans nos fils d’actualité, et disons-le clairement : de faire attention aux récupérations idéologiques, comme c’est le cas en Angleterre depuis quelques années, comme c’est actuellement le cas aussi en France avec une tentative du Rassemblement National et des Républicains d’interdire les transitions des mineurs (pas que médical) en se basant sur des auteurs et organismes non scientifiques (ou non soutenu par leurs pairs) promouvant parfois des thérapies de conversation (la rapporteuse du texte s’est d’ailleurs opposée à l’interdiction des thérapies de conversion pour les personnes trans). Je vous invite à lire cet article de Public Sénat qui résume bien cela : https://www.publicsenat.fr/actualites/societe/changement-de-sexe-la-droite-senatoriale-pointe-linfluence-des-reseaux-sociaux-et-veut-interdire-toute-transition-medicale-avant-18-ans. En espérant avoir pu répondre à certaines de vos interrogations, Bien à vous, Chayka
  28. Julie
    Il y a 5 mois
    Merci, j’en suis à l’épisode 4, et j’ai besoin de vous écrire dès maintenant une remarque de Chayka qui m’a beaucoup touchée, lorsqu’elle partageait qu’elle entendait souvent que les personnes transgenres le devenaient des suites d’un traumatisme, et que cela la blessait profondément. C’est un grand soulagement pour moi d’entendre cela, car en tant que victime d’inceste j’ai eu tendance à m’excuser une bonne partie de ma vie d’adulte de ce que je considérais comme des problèmes sexuels liés à cet abus. Et vers 38-39 ans, lorsque je sortais enfin de l’emprise et de la culpabilité, j’ai commencé à voir que ma sensibilité, mes penchants, mes attirances, mes envies, n’étaient pas nécessairement liées à l’inceste, mais y pré-existaient et ne demandaient qu’à vivre. Je me suis souvenue de moi. Cela a changé toute la relation avec mon petit ami de l’époque, jusqu’à la faire exploser, car je n’étais plus soumise à ses injonctions sur comment je devais vivre ma sexualité, et de pratiques que selon lui j’aurais dû apprécier si je n’avais pas connu cette cassure dans ma vie. Jusque là je m’étais soumise à une construction mentale de ce qu’aurait dû être Julie sans le traumatisme, et je m’imaginais ultra sexuée et libérée, délurée, sans peur et sans limites. Je me poussais et me faisait violence pour incarner cette femme « normale », non traumatisée. Sans jamais m’autoriser à retrouver totalement celle qui était sensible et tendre, et qui n’avait pas envie d’être secouée comme un cocotier et qui avait son propre rythme, différent de celui de mon ex compagnon. Il me disait que cette manière d’être qu’il considérait comme coincée venait du trauma, et je le croyais… Je me sentais totalement incomprise et très déboussolée, sans réellement savoir pourquoi. Ce que lui voyait comme une déformation de moi était bien moi, et il n’en voulait pas. Il ne m’aimait pas tout simplement, il aimait une image. Merci de m’avoir aidée à faire ce lien.
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 5 mois
      Autrice
      Merci pour ce partage d'expérience, Julie, et heureuse que cette série nourrisse votre réflexion.

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