#11

La psychanalyse à l’épreuve de l’histoire et de la science

Avec Jacques Van Rillaer et Élisabeth Feytit

Jacques Van Rillaer et moi-même nous sommes retrouvés à Bruxelles en octobre 2022, en parallèle de la diffusion de la série SHOCKING #25 “Que vaut la psychanalyse ?”, pour une table-ronde organisée en collaboration avec le Comité Para, association belge de promotion de la pensée critique et du scepticisme scientifique.

De quoi avons-nous parlé ? De psychanalyse donc. Cette démarche occupe une place de choix dans le paysage de la santé mentale et reste enseignée dans de nombreuses facultés de psycho francophones. Pourtant, depuis quelques décennies, des voix s’élèvent pour en dénoncer le manque d’efficacité, voire les graves déroutes. Nous échangeons sur ce que nous apprennent les dernières recherches en histoire et en psychologie au sujet de ses fondements et de ses résultats thérapeutiques.

Et vous verrez que Jacques Van Rillaer ne cache pas son plaisir à retrouver l’ambiance des cours en amphi, dans un style pince-sans-rire bien à lui. Quelles sont les bases de la psychanalyse ? En quoi consiste-t-elle ? Que dit Freud, exactement ? Pourquoi parle-t-on si souvent de Jung dans les milieux spirituels ?

Cet événement exceptionnel est animé par Doan Vu-Duc, chercheur en philosophie à l’ULB, engagé dans le projet “Doubt My Sciences“ visant à développer et transmettre des outils issus de l’épistémologie à destination des élèves du secondaire, et ainsi à promouvoir la culture scientifique, ses forces et ses limites.

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La version podcast

Timecodes de l'épisode

00:01:56Présentation des intervenants.
00:03:58Qu'est-ce que la psychanalyse ? terme monopolisé par Freud, prédominance de la sexualité, Josef Breuer, confusion avec la psychologie scientifique.
00:08:18Le cas Dora : ce que Freud a vraiment écrit, complexe d’Œdipe.
00:13:25La déconversion de Jacques Van Rillaer : découverte de la thérapie cognitivo-comportementale, test de Rorschach, test de Szondi, Alphonse de Waelhens, l’influence du groupe, dissonance cognitive.
00:19:30La complexité du sujet : les approches psychanalytiques, le manque de méthode de Freud, John Bowlby, complexe d’Œdipe, conscience morale des hommes, utilisation des statistiques, Ernest Jones, Otto Rank, traumatisme de la naissance, pragmatisme de William James, théories psychodynamiques, POP, PIP, psychothérapies éclectiques.
00:32:07Les remises en question récentes de la psychanalyse : Jacques Lacan, publication de la correspondance de Freud, manque d’efficacité, les mensonges de Freud, rapport de l’INSERM, faible efficacité, la psychose selon Lacan, psychologie scientifique vs psychanalyse, théorie vérifiable et falsifiable, la psychanalyse est irréfutable, Daniel Widlöcher, Alfred Adler, Carl Gustav Jung, les débuts du comportementalisme, Alexander Herzberg, Hans Eysenck, diversité des pratiques psychanalytiques.
00:42:50La série "En thérapie" : antihéros attachant, thérapie d’orientation psychanalytique, psychanalyse lacanienne, manque d’éthique professionnelle, Sándor Ferenczi, gestion de soi, les psychanalystes, les comportementalistes sont souvent d’anciens psychanalystes, confusion entre psychologie scientifique et psychanalyse.
00:53:54Questions du public : la psychanalyse en fac de psycho et dans la justice pénale, Jung et la spiritualité New Age, synchronicités, archétypes, mère universelle, père universel, Jean-Loïc Le Quellec.
00:59:54Questions du public : la formation des psychanalystes, psychanalyse didactique, lecture des textes, le titre de psychanalyste n’est pas protégé, Jacques Lacan, séances à durée variable, comment reconnaître un psychanalyste ? vocabulaire psychanalytique, symboles freudiens, jeux de mots lacaniens, la démarche de Méta de Choc, comment expliquer la popularité de la psychanalyse en France ?
01:19:39Questions du public : la philosophie permet-elle de traiter des problèmes psychologiques, Manuel d'Épictète, traitement des TOC.
01:22:52Questions du public : comment expliquer le succès de la psychanalyse ? la nécessité de croire, les ambitions de Freud, diffusion de la psychanalyse aux États-Unis et en Angleterre, y a-t-il des aspects positifs à la psychanalyse, méfiance aux diagnostics en psychologie, Freud a popularisé le mot hystérie, effets aliénants des diagnostics, pervers narcissique.
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Ressources
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Ressources Épisode #11
La psychanalyse à l’épreuve de l’histoire et de la science

Psychanalyse freudienne :

Vérifications empiriques des théories freudiennes :

  • Survey of objective studies of psychoanalytic concepts, par Heinz Hartmann et Robert Sears (The Psychoanalytic Quarterly, 1943) : https://doi.org/10.1080/21674086.1944.11925563
  • Fact and fantasy in Freudian theory, de Paul Kline, 1972 (Routledge, 2015).
  • The experimental study of Freudian theories, de Hans Eysenck et Glenn Wilson, 1973 (Routledge, 2014).
  • The scientific credibility of Freud’s theories and therapy, par Seymour Fisher et Roger Greenberg, 1977 (Columbia University Press, 2022) : https://doi.org/10.1177/000306518203000115

Psychanalyse jungienne :

Psychanalyse contemporaine :

Psychologie et psychiatrie :

Pervers narcissique :

Émissions citées :

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Commentaires

Commentaires (6)

  1. Amélie
    Il y a 2 ans
    Merci beaucoup pour la qualité de vos podcasts et toutes les ressources à disposition ! c'est un régal de vous entendre !
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 2 ans
      Autrice
      Merci de votre intérêt, Amélie.
  2. Riquelme
    Il y a 2 ans
    Très grande qualité
  3. SAUTERON Bruno
    Il y a 3 semaines
    Bonjour, Merci pour la qualité de votre travail. Je suis d'accord avec bon nombre de vos critiques. Il me semble cependant que vous avez omis de parler de 2 psychanalystes importants (peu médiatiques certes, mais aux oeuvres passionnantes) : Jeffrey Masson et Marie Balmary. Par ailleurs, vous passez vite sur la 1ère théorie des névroses, abandonnée rapidement par Freud pour différentes raisons, mais seule véritable découverte de la psychanalyse à mon sens : l'origine traumatique d'un certain nombre de maladies psychiques. Je termine un essai qui traite de ces différents sujets : "le Roi aveugle". Au plaisir d'échanger sur le sujet le cas échéant.
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 3 semaines
      Autrice
      Bonjour Bruno, heureuse que cette émission vous ait plu. La “théorie de la séduction“ (si c'est bien ce à quoi vous faire référence) et les raisons de son abandon sont traitées dans ma série d'entretien avec Jacques Van Rillaer “Que vaut la psychanalyse ?“ (chapitre 2) et elles ne rejoignent pas l'explication donnée par Jeffrey Masson, selon laquelle Freud aurait abandonné son idée parce qu'elle aurait été inacceptable à l'époque. Je ne sais pas si on peux qualifier la “théorie de la séduction“ de “véritable découverte de la psychanalyse“, compte tenu du fait que Freud en a eu certes l'intuition mais l'a abandonnée rapidement, et que, à ma connaissance, le mouvement de la psychanalyse (ou même de la psychologie scientifique) ne s'en est pas inspiré par la suite.
      1. SAUTERON Bruno
        Il y a 3 semaines
        J’entends votre remarque sur la « découverte » de la théorie de la séduction. Mais elle a pourtant été réinterrogée dès 1979 par Marie Balmary (L’Homme aux statues), thèse que Laplanche a refusé de laisser soutenir car elle mettait en cause la psychanalyse elle-même. Concernant l’émission 2, je trouve que l’abandon de cette théorie est traité de façon trop rapide. Le fait que Freud ait affirmé ne pas disposer de « preuves » ne signifie pas que ses patientes n’aient pas subi d’abus. Jeffrey Masson (Le Réel escamoté) a montré, archives à l’appui, combien Freud fut confronté à de nombreux récits d’inceste. Plus encore : Freud lui-même évoque un abus sexuel intrafamilial dans sa correspondance (lettre 120 à Fliess, publiée par Masson en 1986). À mes yeux, cette confrontation directe a pesé lourd dans son abandon de la première théorie. C’est là que se joue le basculement : le passage du traumatisme réel à un modèle pulsionnel qui masque les violences parentales. Mais, de l’autre côté, la psychologie « scientifique » me semble tout aussi problématique lorsqu’elle nie la dimension transmise des maladies mentales et évacue la responsabilité parentale – non pour condamner, mais pour reconnaître ce qui se transmet de façon invisible. Entre ces deux écueils, il reste à inventer une clinique de la transmission : reconnaître sans accuser, écouter sans réduire, relier sans mythifier.

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