#10

Sciences, pseudosciences, croyances et vérités

Avec Olivier Sartenaer et Élisabeth Feytit

Voici la captation d’une table-ronde à laquelle j’ai participé à l’université de Namur, sur la question épineuse et non moins passionnante des frontières entre sciences et pseudosciences.

Cette conversation avec Olivier Sartenaer, physicien et philosophe des sciences, trouve son point de départ dans l’évocation du parcours intellectuel du biologiste belge du début du XXe siècle : Hector Lebrun. Ce chercheur brillant voulait concilier la théorie de l’évolution de Charles Darwin et la pensée créationniste catholique.

Nous y abordons des sujets aussi variés que la croyance en la Terre plate, la lithothérapie, la Loi de l’attraction, l’anti-vaccinisme ou les préoccupations environnementales. La crédulité est-elle liée à un manque d’intelligence ? La quête spirituelle est-elle compatible avec l’intérêt pour les sciences ? La crise du Covid aurait-elle révélé notre manque criant de rationalité ?

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00:01:56Introduction : extrait du podcast Hector, biologiste Hector Lebrun, critique de la théorie de l’évolution, matérialisme, spiritualisme, créationnisme, présentation des intervenants.
00:07:31Qu’est-ce qui distingue les sciences des pseudosciences ? démarche épistémologique, frontières floues entre science et pseudoscience, raisonnement motivé, doute scientifique, l’intelligence empêche-t-elle la crédulité ? les pseudosciences essaient d’imiter la science, une parascience n’est pas forcément en conflit avec la science.
00:12:41Assiste-t-on à une baisse de la rationalité ? Les périodes de crise sont favorables aux croyances, confiance en les scientifiques.
00:16:54Qu’est-ce qui motive l’adhésion à une pseudoscience ? Une pseudoscience épouse ce qui nous semble naturel, raisonnement binaire, la science est contre-intuitive, complexité scientifique, aspect communautaire de la croyance, enjeu identitaire, croyance en la Terre plate, escalade d’engagement, coût irrécupérable, défiance vis-à-vis de l’État, Big Pharma, la science est associée à d’autres institutions, mauvaise science, controverses, rétractation d’études scientifiques, besoin de spiritualité, besoin de croire, décrire du monde, comprendre le monde, complexification croissante de la science, curiosité, anxiété, QAnon.
00:27:46Comment dissocier science et croyance ? Marqueurs de scientificité, fiabilité de la source, niveau de compétence du chercheur, rattachement à une institution, conflit d’intérêts, qualité de l’enquête.
00:29:39Faire de la vulgarisation scientifique est-il décourageant ? Loi de Brandolini, principe d’asymétrie de la foutaise, charge de la preuve, lithothérapie, se soigner par le pouvoir des pierres, différence de moyens et d’impact, Isaac Azimov, vulgarisation à l’école, émerveillement de la science.
00:34:42Les conséquences de l’adhésion à une pseudoscience : dérives de la lithothérapie, substitut à des traitements médicaux, pierres toxiques, travail des enfants, développement personnel, questionner ses croyances.
00:37:16Question du public : Une différence d’objectifs ? L’enquête au cœur de la démarche scientifique, les pseudosciences se focalisent sur la réponse.
00:39:46Question du public : Comment allier science et spiritualité ? La science ne répond pas aux questions existentielles.
00:43:20Question du public : La science repose-t-elle sur des croyances ? Créationnisme, dessin intelligent, les connaissances sont une sorte de croyances, paradigme de Khun, Georges Lemaître, théorie du Big Bang, registre de la signification, la science ne s’intéresse pas à la question de Dieu.
00:48:03Question du public : Comment sortir de l'escalade d'engagement ? Comment prévenir une escalade d’engagement ? sortir de la crise climatique.
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Commentaires

Commentaires (2)

  1. Sylvie
    Il y a 1 an
    Merci pour ce podcast très intéressant qui nous montre comment il peut-être facile de se laisser aller dans les croyances en les pseudo-sciences et se détourner de la connaissance. dans la partie questions, vous séparez spiritualité et recherche de connaissance de soi d'avec la la connaissance scientifique. L'argument étant qui l'on ne peut mélanger la connaissance "matérialiste" de la science d'avec la connaissance "existentielle" de nous-même liée à notre côté "spirituel"et qu'ils ne peuvent être abordés de la même manière. Peut-être ai-je mal compris votre propos. En effet, j'apporterai des nuances car je ne suis pas tout à fait d'accord : Tout d'abord, effectivement, si l'objet n'est pas le même, la connaissance est la connaissance, et elle comporte les mêmes exigences pour se fonder quelque soit son objet. Quant à la connaissance, il n'y a pas d'adjectif derrière (soi, le monde etc...) qui puisse en changer les critères de validité. Quelque soit son objet, "la connaissance" obéit à des règles communes. Une connaissance se définit entre autre par la manière dont on obtient l'info.. La connaissance de soi, comme toute connaissance, nécessite des données empiriques de notre existence et se fait par le passage par le vécu: nous pouvons très bien penser qui nous sommes, mais sans mise à l'épreuve, pas de connaissance si nous sommes celui que nous pensons est celui que nous sommes. Cela demande un travail de mise à distance, de remise en cause etc... Sans ce travail, pas de connaissance de soi. De plus, pour se connaitre dans notre aspect, plus existentiel, nous avons à nous connaitre dans ce qui fait nos caractéristiques, physio etc.... Mais aussi notre place dans le monde qui nécessite de connaitre le monde autour de nous avec lequel nous interagissons et donc les découvertes scientifiques....Tous ces éléments "matériels" conditionnent nos limites existentielles et nous permet d'éviter les voies d'illusions de la connaissance de soi. Pourquoi dissocier, la spiritualité de la science, alors qu'elle nous permet d'être plus conscient du monde avec lequel nous interagissons et donc une contemplation plus consciente. La spiritualité ne devrait pas être confondue avec rester dans ce que l'on pense, imagine propice aux romans de soi et l'adhésion à des croyances..... . Merci beaucoup pour tout ces podcasts et votre site: une mare dans laquelle j'adore patauger.
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 an
      Autrice
      Merci pour ce partage de réflexion, Sylvie. Je comprends votre objection. Je pense que la friction que vous ressentez vient de deux aspects : - la “Connaissance de soi“ est une expression que les croyant•es de l'ésotérisme utilisent pour désigner une compréhension dépassant la matérialité. De ce fait, les sciences ne peuvent répondre à cette quête. C'est dans ce sens que je l'ai employée. - la “spiritualité“ est bien difficile à définir et chacun•e en a sa propre idée. Certain•es la voient dans la simple contemplation de la beauté de la nature, quand d'autres la cherchent en elleux ou dans les symboles, par exemple. Heureuse que cette mare vous soit agréable :-)

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