#19

Cerveau et stéréotypes de sexe

Avec Odile Fillod, chercheuse en études sociales des sciences biomédicales

Depuis 2020, Méta de Choc a sa propre collection de livres permettant d’approfondir des sujets de la plus haute importance pour qui veut cultiver son esprit critique, comprendre ses propres processus mentaux et déjouer les raisonnements fallacieux.

Le quatrième livre de la collection, “Cerveau et stéréotypes de sexe – Comment faire dire à la biologie ce qu’elle ne dit pas“, a été coécrit avec Odile Fillod, chercheuse en études sociales des sciences biomédicales. Pour marquer sa sortie, nous avons organisé une rencontre à la Librairie des femmes à Paris, en décembre 2024.

Odile Fillod est connue pour avoir conçu le premier clitoris imprimable en 3D. Ses recherches portent sur les différences naturelles liées au sexe, et sur les biais dans la transmission des connaissances. En lien avec cette activité, elle a créé le blog Allodoxia en 2012 sur lequel elle développe des études de cas, analysant la distorsion dans la vulgarisation des articles scientifiques. Elle a également créé un site web dédié au clitoris, Clit’Info, et co-écrit “Idées reçues sur la Clitoris“, publié en 2022.

Dans cette conversation, nous déconstruisons quelques mythes autour des origines des différences psychologiques et comportementales entre les hommes et les femmes. Existe-t-il des différences innées entre les deux sexes ? Qu’est-ce que le biais de confirmation ? La violence des hommes est-elle liée à la testostérone ? L’attention maternelle est-elle conditionnée par l’ocytocine ? Les filles sont-elles programmées pour aimer les tâches ménagères et les garçons naissent-ils avec un meilleur sens de l’orientation ? Peut-on séparer inné et acquis ?

Attention, ce qui suit risque fort de bouleverser ce que vous pensez savoir sur les différences homme-femme, et donc, de changer votre perception de vous-même et de votre entourage. Installez-vous confortablement, tout va bien se passer !

La vidéo du Live

Timecodes de la vidéo

00:02:18La genèse du livre : intérêt d’Odile Fillod pour les différences de traitement entre les hommes et les femmes et pour le fonctionnement du cerveau, « Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus », débunkage.
00:08:36Le débat entre inné et acquis est-il dépassé ? Origine des différences entre les individus, large spectre entre le tout biologique et le tout sociologique.
00:11:57La hiérarchie de la preuve : à quelles études scientifiques peut-on se fier ? Reproductibilité, rigueur de l’étude, solidité de la méthodologie, biais cognitifs, l’utilisation de la science sur les réseaux sociaux.
00:15:30La psychologie évolutionniste : l’adaptabilité de l’être humain, la plasticité du cerveau, la différence entre psychologie et biologie, des hypothèses mais pas des preuves, l’exemple du viol étudié par la psychologie évolutionniste.
00:20:48Les hormones : ocytocine et testostérone : lien entre testostérone et agressivité, lien entre ocytocine et amour, instinct maternel, biais de transmission, détournement des études.
00:24:22Les études animales : extrapolation de l’animal vers l’homme, l’effet de l’ocytocine chez le rat et chez la souris, la limite éthique des études sur l’Homme, les grandes divergences biologiques entre espèces, le test de la casserole sur les singes.
00:33:38Les biais de la recherche scientifique : les scientifiques ont leurs propres biais, la science n’est pas infaillible, comment sont formés les scientifiques, la méthode scientifique permet d'écarter les biais.
00:35:00Les biais de la vulgarisation scientifique : biais de confirmation, formation des journalistes, sensationnalisme et instrumentalisation des résultats scientifiques.
00:38:53Quelles sont les différences homme-femme d'origine biologique ? Des différences psychologiques moyennes, pas de mécanisme biologique mis en évidence, les différences pathogènes.
00:42:22Questions du public : neuroimagerie, plasticité cérébrale, volume du cerveau, l’éthique des expériences sur l’être humain, les neurosciences.
00:51:35Questions du public : les apports des sciences humaines, différences de performances de manipulation d’objets en 3D, instrumentalisation des résultats scientifiques.
00:59:47Questions du public : accueil des professionnels de l’éducation et de la presse, accueil du public, appétence pour le sujet.
01:04:57Questions du public : réception par les militantes féministes et trans, attention aux simplifications, cerveau reptilien, les chercheuses ont-elles moins de biais cognitifs que les chercheurs ?

La version podcast

Timecodes de l'épisode

00:02:18La genèse du livre : intérêt d’Odile Fillod pour les différences de traitement entre les hommes et les femmes et pour le fonctionnement du cerveau, « Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus », débunkage.
00:07:55Le débat entre inné et acquis est-il dépassé ? Origine des différences entre les individus, large spectre entre le tout biologique et le tout sociologique.
00:10:49La hiérarchie de la preuve : à quelles études scientifiques peut-on se fier ? Reproductibilité, rigueur de l’étude, solidité de la méthodologie, biais cognitifs, l’utilisation de la science sur les réseaux sociaux.
00:13:55La psychologie évolutionniste : l’adaptabilité de l’être humain, la plasticité du cerveau, la différence entre psychologie et biologie, des hypothèses mais pas des preuves, l’exemple du viol étudié par la psychologie évolutionniste.
00:18:01Les hormones : ocytocine et testostérone : lien entre testostérone et agressivité, lien entre ocytocine et amour, instinct maternel, biais de transmission, détournement des études.
00:21:16Les études animales : extrapolation de l’animal vers l’homme, l’effet de l’ocytocine chez le rat et chez la souris, la limite éthique des études sur l’Homme, les grandes divergences biologiques entre espèces, le test de la casserole sur les singes.
00:29:20Les biais de la recherche scientifique : les scientifiques ont leurs propres biais, la science n’est pas infaillible, comment sont formés les scientifiques, la méthode scientifique permet d'écarter les biais.
00:30:34Les biais de la vulgarisation scientifique : biais de confirmation, formation des journalistes, sensationnalisme et instrumentalisation des résultats scientifiques.
00:34:15Quelles sont les différences homme-femme d'origine biologique ? Des différences psychologiques moyennes, pas de mécanisme biologique mis en évidence, les différences pathogènes.
00:37:14Questions du public : neuroimagerie, plasticité cérébrale, volume du cerveau, l’éthique des expériences sur l’être humain, les neurosciences.
00:45:07Questions du public : les apports des sciences humaines, différences de performances de manipulation d’objets en 3D, instrumentalisation des résultats scientifiques.
00:52:00Questions du public : accueil des professionnels de l’éducation et de la presse, accueil du public, appétence pour le sujet.
00:57:00Questions du public : réception par les militantes féministes et trans, attention aux simplifications, cerveau reptilien, les chercheuses ont-elles moins de biais cognitifs que les chercheurs.

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Couverture du livre : Cerveau et stéréotypes de sexe

Cerveau et stéréotypes de sexe

Comment faire dire à la biologie ce qu'elle ne dit pas
De Odile Fillod et Élisabeth Feytit
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Commentaires

Commentaires (2)

  1. Frédéric Hiltbrand
    Il y a 7 mois
    Bonjour, J'ai écouté avec attention votre dernier épisode au sujet des différences biologiques entre cerveau des hommes et des femmes. J'ai lu plusieurs fois qu'il n'existe pas de consensus scientifique (médecine, biologie) pour définir le sexe d'un être humain. Dans l'épisode, la différence biologique semble découler de la présence de deux chromosomes x ou d'un x et d'un y. Mais il existe apparemment des personnes xxy ou des personnes xx qui présentent des organes génitaux masculins. Pouvez-vous m'en dire un peu plus et sur quels articles/livres vous base votre avis ? Merci pour votre temps et votre Podcast. Cordialement, Frédéric Hiltbrand
    1. Élisabeth Feytit
      Il y a 1 semaine
      Autrice
      Bonjour Frédéric, Ce sujet est développé dans le livre “Cerveau et stéréotype de sexe“, mais en voici un extrait : "Dans la plupart des espèces à reproduction sexuée, il n’y a que deux types de gamètes (cellules reproductrices) et ils sont de tailles différentes. Les gros gamètes sont alors dits “femellesˮ et les petits “mâlesˮ. La définition du sexe d’un individu la plus usitée en biologie en découle : il est dit femelle ou mâle selon le type de gamètes qu’il est équipé pour produire, et hermaphrodite s’il l’est pour produire les deux. La catégorisation par sexe des personnes, quant à elle, s’appuie usuellement sur certains traits biologiques fortement corrélés au type de gamètes. En général, les humains équipés pour produire des ovocytes (gamètes femelles) ont un caryotype 46XX et cette constitution chromosomique induit la formation d’ovaires (gonades femelles) et d’autres organes génitaux de type féminin (utérus, vagin, clitoris, lèvres et vestibule dans lequel s’ouvrent le vagin et l’urètre). Les humains équipés pour produire des spermatozoïdes (gamètes mâles) ont quant à eux en général un caryotype 46XY induisant la formation de testicules (gonades mâles) et d’autres organes génitaux de type masculin (voies spermatiques, pénis, scrotum, urètre s’ouvrant au bout du pénis). Dans ces configurations couvrant environ 99% de l’humanité, les médecins considèrent usuellement les personnes comme étant sans ambiguïté des femmes ou des hommes, car leurs sexes chromosomique, gonadique et génital sont chacun de l’un des deux types standards et congruents. Toutefois, le sexe défini à l’un au moins de ces trois niveaux peut n’être d’aucun des deux types standards (ex : caryotype 45X ou 47XXY ; coprésence de tissus ovarien et testiculaire ; agénésie gonadique ; appareil génital externe de forme intermédiaire) ou différer selon le niveau considéré (ex : testicules mais appareil génital externe féminin ; caryotype 46XX mais testicules). Ces cas atypiques mettent en évidence le fait que la notion de sexe biologique des personnes est un construit multidimensionnel, en outre composé de traits non binaires et de traits continus, dont la réduction à une variable unique et discrète ne va donc pas de soi. Elle dépend d’ailleurs du contexte. Par exemple, les personnes 46XX avec ovaires et d’apparence intermédiaire, socialement perçues comme intersexuées, sont en médecine dites tantôt femmes, tantôt intersexuées. A contrario, les personnes d’apparence féminine typique, perçues comme des femmes, sont plutôt dites intersexuées si elles ont des testicules. Dans la recherche, la catégorisation par sexe est le plus souvent binaire et basée sur le sexe à l’état civil (à la naissance ou actuel)."

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