|
|
| |
| |
|
| |
|
#5 | Mai 2023
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
| |
Le travail occupe nombre d’entre nous, souvent plus que de raison. On l’aime, on le déteste, il est alimentaire ou porteur de sens, on le cherche, on le quitte… et parfois on se prend à rêver d’un monde sans turbin, d’une sorte de retour de l’être humain à sa nature animale et oisive. Mais alors, ne nous ennuierions-nous pas ? Ne céderions-nous pas aux pires vices, au premier rang desquels la paresse ? Le travail n’est-il pas une valeur incontournable ? Arf… Il faut bien qu’on s’en donne, des raisons de nous user la santé et le séant sur des sièges en mal d’ergonomie !
Allez, au boulot ! On se cale confortablement, on se met en posture interrogative et on lit les curieuses nouvelles que notre cerveau attend chaque mois avec avidité.
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
Temps de lecture de cette lettre d'actu : 11 mn
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
| |
| |
|
|
| |
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
La transidentité interroge et donne lieu à des affirmations souvent contradictoires. Tentons d’y voir clair avec le témoignage et l’analyse d’une femme trans.
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
| |
Écoutez le podcast Méta de Choc sur les plateformes :
|
| |
|
|
|
|
|
|
| |
| |
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
| |
|
| |
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
| |
|
|
|
|
| |
|
|
| |
Le fabuleux monde de l’entreprise ; ou quand le travail perd son sens
|
|
| |
|
|
|
| |
Sourire aux lèvres et yeux pétillants, des employé•es de bureau de différentes nationalités racontent leur expérience de souffrance au travail. Voilà le décor planté. Au fil d’une narration cousue main, ce documentaire finlandais déplie la carte d’une réalité parallèle, d’une absurdité systémique qui semble appliquer à la lettre les consignes d’un manuel de sabotage. On y apprend notamment que seuls 20% des employé•es sont investi•es dans leur travail (pourquoi pas), mais surtout que 19% cherchent à nuire à leur employeur•se ! Dès lors, on entrevoit le coût humain des consignes de travail arbitraires, des réorganisations perturbatrices (inutiles dans 60% des cas) et des souffrances que tout un chacun prend bien soin de passer sous silence. Jusqu’à ce que le corps ne réponde tout simplement plus : c’est le burnout.
La psychologue sociale à l’origine du concept nous explique qu’avant que le cataclysme ne se produise, nous faisons l’expérience de “l’ignorance pluraliste“ : on sent que quelque chose ne va pas mais on fait comme si tout allait bien. Puis lorsqu’on touche le fond, on a immédiatement tendance à internaliser le problème, c’est-à-dire à se trouver une responsabilité personnelle de ne pas avoir su gérer, d’être le maillon faible de l’histoire. Or, le recul scientifique nous indique que les causes de ce stress chronique sont au contraire à trouver dans des injonctions professionnelles inatteignables et dans l’idéal contemporain de la réussite.
Bien d’autres choses sont abordées dans ce film à la réalisation soignée et créative. Par exemple, l’influence du New Age sur notre vocabulaire professionnel ou encore les facteurs qui permettent une vie en entreprise réussie. Oui, ça existe ! Je vous laisse découvrir aussi une séquence (vers 50 minutes) qui a particulièrement attiré mon attention ; sa singularité fait autant sourire qu’elle fait peur.
|
|
| |
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
| |
| |
|
|
|
|
| |
|
|
| |
Façonner les cadres, oui, mais à quel point ? Ces team building qui vont trop loin…
|
|
| |
|
|
|
| |
Simulacre de prise d’otage, fausse panne de train, faux blessé en réunion… Les exemples sont nombreux de scénarios de team building qui mettent à l’épreuve les cadres et les confrontent à un stress parfois intense. Certain•es en gardent des séquelles psychologiques durables : agressivité, angoisse ou dépression. Et gare à celleux qui ne jouent pas le jeu, ne suivent pas les codes attendus ; iels risquent de se voir présenter la porte de sortie.
Pourquoi tout ça ? L’auteur de cet article, professeur des universités en sciences de gestion, nous explique que le but affiché de cohésion des équipes en cache souvent un autre. Car la prolifération des injonctions contradictoires et des normes comportementales (mode vestimentaire, vocabulaire spécifique, process maison), au nom de valeurs fortes et de savoirs pseudoscientifiques, est en réalité ce qui permet d’établir la domination.
L’objectif est donc l’obéissance : rendre les cadres dociles, effacer l’individu au profit de la marque, et surtout, renforcer la loyauté. Hum… Au vu des 19% d’employé•es hostiles annoncés par le documentaire précédent, on a comme un doute… Les formations qui portaient autrefois sur des connaissances managériales cèdent désormais le pas à des pratiques artistiques, des activités culturelles, sportives ou des immersions en terrain insolite. C’est tellement plus épanouissant et formateur ! À la lecture de cet article, votre esprit trébuchera sans doute et devra reprendre certains passages pour s’assurer qu’il a bien lu. Un déchiffrage poussif peut-être, mais qui vous permettra à coup sûr d’upgrader votre knowledge des enjeux du monde merveilleux et doux de l’emprise ordinaire.
|
|
| |
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
| |
| |
|
|
|
|
| |
|
|
| |
L’esprit dans la Silicon Valley : vers un “techno-messianisme” ?
|
|
| |
|
|
|
| |
Un petit dernier avant la fin de la pause-café ? L’émission de France Culture “Le meilleur des mondes“ nous retourne le cerveau avec toujours plus de révélations sur la manière dont les nouvelles technologies reconfigurent notre société. Et c’est pas triste. Celle du jour nous plonge dans l’esprit (très) spirituel des dirigeants de la baie de San Francisco. On ne sait pas trop à quoi ils carburent (quoiqu’on ait quelques indices dans l’émission) mais ce qu’on constate, c’est qu’au fil des décennies, ces créateurs de nouveaux comportements humains ont bâti une théocratie privée qui fait des miracles en termes d’optimisation de la productivité.
Bienvenue en techtopie ! Un territoire de 200km2 où on trouve son âme dans l’entreprise et où on conjure le burnout grâce au yoga, à la méditation et à la consultation de coachs de vie. Dans cette émission de France Culture, deux spécialistes du sujet évoquent notamment le travail de la sociologue Caroline Chen et son livre “Work Pray Code“ dont je vous avais parlé en avril 2022 (ici). Celle-ci pointe du doigt un “maternalisme d’entreprise“ qui affaiblit le tissu social extérieur au lieu de travail, et où les employé•es sont désormais à disposition 24h/24 et 7j/7.
Je ne vous en dis pas plus et vous laisse à l’écoute de cet échange foisonnant. Petit divulgâchage tout de même : il paraît que le transhumanisme n’est plus ce qu’il était et que c’est dans le longtermisme qu’on injecte les dollars désormais.
|
|
| |
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
| |
| |
| |
Jean Champenois
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
| |
Jean Champenois, magicien de talent de 85 ans, était l’invité de la série SHOCKING #15 “L’homme qui avait des pouvoirs“ publiée en février 2020. Il nous y livre un témoignage saisissant sur la manière dont il a joué avec le côté obscur de la manipulation mentale, et comment il aurait pu devenir gourou.
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
| |
Méta de Choc : Avez-vous eu des retours à la suite de votre témoignage sur Méta de Choc ?
Jean Champenois : Oui, plusieurs personnes sont venues me trouver, à l’occasion de spectacles. Elles m’ont dit qu’elles avaient écouté l’émission avec beaucoup d’intérêt. Une femme m’a même dit qu’elle avait pleuré de m’y entendre dire, à propos de mon éducation catholique en Belgique dans les années 1950, que je ne parvenais toujours pas à avaler qu’on m’ait empêché d’avoir accès à la culture française à l’adolescence, en me confisquant tout ce qui n’était pas considéré comme pieux.
|
|
| |
|
|
|
| |
M.D.C. : Quelle est la dernière chose farfelue qu’on vous ait demandé de faire ?
J.C. : Un jour un homme m’a demandé de retrouver la clef d’un meuble Louis XIV. Or j’avais entendu quelque part qu’on avait une chance sur deux de retrouver la clef perdue d’un meuble en le déplaçant un peu. J’arrive donc devant le meuble, pose mes mains dessus, le secoue, et on entend un “cling“. La clef était tombée derrière le meuble.
|
|
| |
|
|
|
| |
M.D.C. : Avez-vous un conseil à donner à nos auditeur•ices ?
J.C. : La vie est très compliquée, mais je trouve qu’il faut mettre tout de notre côté : prendre soin de son corps et cultiver son esprit. C’est ce qui libère l’Homme et lui donne un certain bonheur. Personnellement, c’est ce qui m’a rendu heureux. Ça et l’amour humain.
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
| |
|
|
|
|
|
|
Jean Champenois, magicien de 85 ans, nous raconte comment il aurait pu devenir gourou.
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
| |
Méta de Choc est gratuit, indépendant et sans publicité.
Vous pouvez, vous aussi, le soutenir en faisant un don.
|
| |
|
|
|
|
|
|
| |
| |
| |
|
| |
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
|
| |
| |
|
|
|
|
| |
|
|
| |
Métacognition en entreprise
|
|
| |
|
|
|
| |
Je suis de plus en plus sollicitée pour parler métacognition en entreprise. Parce que oui, de nombreuses croyances circulent dans le milieu du travail, et il s’agirait de les regarder en face !
Voici comment le dessinateur de presse Fix, auditeur de Méta de Choc, a immortalisé l’une de mes interventions. Le 13 avril 2023 est sortie sa nouvelle BD “Chief Bullshit Officer 2.0“. Gare à vos cerveaux, les lapins !
Deux podcasts Méta de Choc à écouter sur les croyances en entreprise :
|
|
|
| |
|
|
|
| |
Partager sur :
|
| |
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
| |
| |
|
|
|
|
| |
|
|
| |
Psychanalyse : Charlie Hebdo et Le Point, même combat ?
|
|
| |
|
|
|
| |
Une jolie chose s’est produite il y a deux mois. Je ne vous en ai pas parlé parce qu’elle s’est évanouie aussi vite qu’elle était apparue. Un article est paru dans Charlie Hebdo le 22 février qui m’a donné l’impression d’une lueur d’espoir sur la possibilité de médiatisation d’une parole critique vis-à-vis de la psychanalyse ; pratique omniprésente dans les médias français, alors qu’elle est fondée sur des dogmes de plus de 100 ans d’âge largement invalidés par la psychologie scientifique. Ce papier était intitulé “Time out et hyperactivité inventée : les théories controversées de la psychanalyste Caroline Goldman“ (https://charliehebdo.fr/2023/02/societe/education/time-out-hyperactivite-inventee-dogmes-freudiens-theories-controversees-caroline-goldman/).
J’y étais interviewée aux côtés d’Agnès Florin, professeur émérite de psychologie de l’enfant à l’université de Nantes. Outre le fait que nous alertions sur les affirmations inquiétantes de la nouvelle coqueluche des médias, Caroline Goldman y réaffirmait que le TDA/H (trouble de l’attention, avec ou sans hyperactivité) « C’est une maladie qui a été créée », niant par là même l’existence des troubles neurodéveloppementaux comme l’autisme. Quelques jours plus tard, cet article disparaissait mystérieusement du site de Charlie Hebdo. Contactée, la rédaction ne donne aucune explication.
Je me fais rapidement ma petite idée sur ce qui se trame pour qu’un fait aussi rare en journalisme (la disparition pure et simple d’un article) se produise : le rouleau compresseur des défenseurs de la psychanalyse a encore frappé, faisant plier la rédaction de Charlie Hebdo, magazine qui a pourtant construit sa réputation sur ses partis pris iconoclastes. Parce que la psychanalyse, voyez-vous, on n’y touche pas.
Le verdict est tombé le 12 avril : Charlie Hebdo publiait un entretien en pleine page avec Caroline Goldman. Tout à son aise, la psychanalyste nous abreuve de son vocabulaire freudien abscons et stigmatisant : « Le courant de l’éducation positive prône un bain incestuel » nous dit-elle. Rien que ça… (la suite sur les réseaux)
|
|
|
| |
|
|
|
| |
Lire la suite :
|
| |
|
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
| |
| |
| |
Inscrivez-vous ou retrouvez les précédentes éditions de La Curieuse :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
| |
Méta de Choc est gratuit, indépendant et sans publicité.
Vous pouvez, vous aussi, le soutenir en faisant un don.
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
| |
| |
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
| |
