Dans cette deuxième Curieuse, il sera question d’amour, de poisson-chat et de sciences. Et aussi de chats. Et de sorcières.

En plein cœur de l’hiver, vous trouverez ici des billes pour préparer la saison des amours : les pièges à éviter, les mots à employer. Que vous soyez en couple ou que vous attendiez le printemps pour aller user vos nouveaux mocassins sur le dancefloor le plus proche, Méta de Choc est à vos côtés.

Et si vous pensez que cette lettre d’actu peut en aider certain•es à traverser les nuits les plus longues de l’année, transmettez-la dans une grande chaîne de l’amitié en faveur de la réflexion sur nos propres pensées !

Métacognitivement vôtre,

Quelle différence entre sciences et pseudosciences ? Peut-on concilier quête spirituelle et intérêt pour les sciences ? Assistons-nous à une baisse de rationalité ?

C’est l’histoire romantique et tragique d’une star du football américain qui tombe amoureuse d’un faux profil. Un cas parmi d’autres, qui a des airs de déjà-vu. Et pourtant, son traitement par l’essayiste et vidéaste Pacôme Thiellement nous plonge dans une profonde réflexion sur notre rapport aux autres et à l’amour.

Dans cette chronique vidéo, également disponible sous forme de texte, il nous dévoile les tenants et aboutissants de cette romance people, nous explique l’origine sanskrite du mot “avatar“ et nous apprend que ce type de piège romantique a un nom : le “catfish“ (poisson-chat, en français).

Mais c’est quand on croit que tout est dit, que tout commence. Parce qu’en convoquant ce fait divers numérique, notre hôte nous invite en réalité à prendre du recul sur une condition humaine à laquelle nous n’entendons rien ou presque. Il nous engouffre par surprise dans un questionnement aussi brutal que poétique, sur notre tendance à souvent préférer “l’amour imaginatif“ à “l’amour agissant“. Un coup de fouet salutaire qui fait écho, à bien des égards, à mon billet métacognitif “L’amour est-il une valeur sûre ?“.

La générosité et l’exigence de Pacôme Thiellement dans ses différentes chroniques rendent les histoires terrifiantes qu’il nous conte porteuses de l’idée joyeuse que nous avons les moyens de faire mieux, de sortir de la bousculade de notre époque, dont on a souvent l’impression qu’elle ne nous laisse pas le temps de nous retourner.

Avez-vous remarqué que plus on utilise les mots et plus ils s’usent ?

Quand j’ai découvert la série d’entretiens “Les idées larges“ proposée par Laura Raim, je me suis sentie en grande proximité avec cette démarche d’exploration de grands sujets de société, qui rend accessible à tous•tes la parole des chercheurs. Il y a, je trouve, quelque chose d’enthousiasmant à assister au décorticage gourmand et intelligent d’une journaliste éprise de pensée philosophique et politique.

Dans cette émission où elle échange avec la linguiste Julie Neveux et le chercheur en neurosciences Maxime Bertoux, elle se questionne sur le sens des mots, leur érosion et leurs détournements. Et elle s’attarde sur les mots d’amour. Oui, on reste dans le même thème !

Ça parle des émotions et du bouleversement physiologique qu’elles génèrent en nous, rendant leur expression verbale si difficile. Et en même temps, du rôle crucial du langage, dans le ressenti-même de ces émotions.

Autant de révélations de linguistique cognitive qui vous seront du meilleur usage, lors de l’écoute de la prochaine série SHOCKING sur la Communication NonViolente (CNV) !

Cœur sur vous.

Pierre a rejoint l’équipe de Méta de Choc en novembre 2020. Il a créé et gère le site web. C’est aussi à lui que nous devons le maquettage de l’humble et superbe newsletter que vous avez sous les yeux.

Méta de Choc : Comment as-tu connu Méta de Choc ?

Pierre Bonsirven : Un jour mon ex m’a conseillé de lire des livres de développement personnel. J’en ai lu un premier puis en ai acheté plusieurs de manière frénétique. Je gardais une certaine distance mais je pensais y trouver des solutions et ces livres ont en fait aggravé mon état psychologique. Heureusement je suis devenu de plus en plus critique vis-à-vis de ces idées parfois présentées comme validées par la science. En réalité, quand j’ai essayé de trouver des sources scientifiques, je me suis rendu compte qu’aucune preuve n’existait ! De fil en aiguille, je me suis éduqué à l’esprit critique et c’est en cherchant des analyses contradictoires que j’ai découvert Méta de Choc sur YouTube.

M.D.C. : Comment en es-tu venu à travailler pour Méta de Choc ?

P.B. : Je suis webdesigner / développeur et j’ai toujours eu envie de participer à des projets qui ont du sens pour moi. Cultiver l’esprit critique me paraît essentiel. Quand je suis allé visiter le site Internet de Méta de Choc, j’ai tout de suite vu que je pouvais apporter ma contribution. J’ai proposé à Élisabeth de le refondre complètement ! On a travaillé avec une petite équipe, et un an après, metadechoc.fr était flambant neuf !

M.D.C. : Aujourd’hui concrètement, comment se passe cette collaboration ?

P.B. : On réfléchit actuellement à une V2 du site pour encore améliorer la navigation des utilisateur•ices. Je travaille aussi à l’affinage de la newsletter : design, codage, maquettage… En fonction des projets, je participe aux réunions avec d’autres membres de l’équipe Méta de Choc. Enfin… quand je peux. J’habite en montagne et j’ai trois chats. Quand l’un d’eux s’échappe et ne revient pas le soir, je préviens l’équipe et pars crapahuter en forêt en pleine nuit pour le ramener, avant de reprendre la réunion. On peut dire que mes chats font partie de l’équipe !

Le journal Le Parisien consacre un dossier au féminin sacré, concept qui monte en puissance chez les femmes en quête de sens et d’émancipation. J’y dis quelques mots.

Extraits :

« Depuis six mois, Théo*, 25 ans, cherche à comprendre. Un soir de juillet, Coline*, sa petite amie, a brutalement acté la fin de cinq ans de relation. « J’ai un chemin et tu n’en fais pas partie », a-t-elle proclamé au téléphone, parquée sur une aire d’autoroute. Sans autre explication. Elle rentrait alors d’un stage de quatre jours aux côtés de Malory Malmasson, une thérapeute « psychoénergéticienne ».

Théo pense deviner la raison de leur rupture : la lente « descente » de Coline de trois ans dans la mouvance du « féminin sacré ». (…) Elle faisait peu à peu le tri dans son entourage, écartant ceux dont elle jugeait le « taux » trop bas. Elle croyait également en la loi de l’attraction : si on subissait une expérience négative dans sa vie – y compris un viol -, c’était parce qu’on « envoyait dans le monde » une énergie de même acabit. »

« Difficile également d’estimer son nombre d’adeptes. Seule certitude : il est en plein essor. Boosté par la popularité du très documenté « Sorcières » de l’essayiste Mona Chollet, mais aussi par les ouvrages controversés de Miranda Gray, créatrice britannique d’un processus de « bénédiction de l’utérus », le mouvement est très suivi sur les réseaux sociaux.

En novembre, la mention #femininsacre comptait plus de 235 000 occurrences sur Instagram. « En janvier 2021, j’en avais dénombré 100 000 quand je faisais ma chronique sur le sujet. Début 2020, on pouvait en compter 17 000 », glisse Élisabeth Feytit, documentariste et animatrice du podcast Méta de Choc, spécialisé dans les croyances contemporaines et leurs dérives. »

« Il peut parfois représenter un terrain glissant vers un dangereux irrationnel, décrit en revanche Théo, dont l’ex-petite amie a dérivé sous l’influence de Malory Malmasson. « Elle se présente comme un idéal féminin à atteindre, comme une déesse en contact avec des êtres supérieurs, des guides qui lui parleraient du présent, du passé et du futur. La thérapeute autodidacte, ex-décoratrice d’intérieur, se dit notamment spécialiste de mémoire cellulaire et transgénérationnelle. »

Pour en savoir plus sur le féminin sacré, vous pouvez écouter ma chronique en deux volets.

Et avis aux Breton•nes ! Le 24 février, je serai à Quéven pour une table-ronde sur le thème : “Sorcières : un nouveau féminisme ?“ Nous y aborderons, entre autres, le féminin sacré. Inscriptions, plus bas dans la section Agenda.

À la question : Méta de Choc consacrera-t-il une série SHOCKING au MLM (marketing multiniveau) ? La réponse est oui ! 🙂

En attendant, L’Express m’a interrogée pour son enquête sur l’élargissement du marché du marketing multiniveau aux jeunes.

Les mécanismes de recrutement et de rémunération sont souvent comparables à une pyramide de Ponzi (arnaque financière), sous couvert de la vente de produits en lien avec la nutrition, la beauté ou le coaching.

« “Sur les réseaux sociaux, si vous réagissez à une de leurs publications, les vendeurs viennent vous parler en message privé… Et c’est là qu’ils réussissent à vous avoir“, témoigne Thierry, fondateur de plusieurs groupes Facebook d’aide aux victimes d’arnaque. Mais, en réalité, ces réseaux de VMN “ne profitent qu’aux entreprises qui les portent et aux ‘distributeurs indépendants’ qui sont arrivés les premiers“, alerte la Miviludes. »

« “Ils vous vendent du rêve, et vous rentrez dedans à 100 %“, témoigne Mathilde*, qui a travaillé pendant plus de quatre mois pour la société Herbalife. Après s’être laissée convaincre par une camarade de classe qui l’appâte par la promesse d’argent facile, l’étudiante passe alors des journées entières à convaincre ses proches d’acheter des produits – dont elle ne connaît pas la composition -, à participer à des réunions d’équipe ou à recruter d’autres vendeurs sur Snapchat. “On nous poussait à vendre au moins 500 euros de produits chaque mois, et à recruter cinq personnes au minimum.“ (…) Entre son adhésion, ses stocks et le financement des conventions, elle estime avoir perdu de “600 à 800 euros“, sans aucun retour sur investissement. “Et, surtout, j’ai raté mon année de BTS“, souffle-t-elle. »

« “Certaines personnes s’investissent émotionnellement, se donnent à fond dans le fonctionnement communautaire encouragé par la marque, et se coupent de tout le reste. Dans ces cas-là, il y a un fort risque de dérive sectaire“, analyse Élisabeth Feytit, créatrice du podcast Méta de Choc, spécialisé dans les croyances modernes et leurs dérives. Alors que les recrutés rejoignent des dizaines de groupes privés sur Telegram ou WhatsApp, et sont poussés chaque jour à développer leur réseau et leurs ventes, la documentariste évoque une “escalade d’engagement“ qui peut, à terme, créer une certaine “dépendance et une mise en sommeil de l’esprit critique“. “Il existe toute une mythologie autour du succès, de différents statuts à obtenir via le travail et la motivation. Vous vous impliquez toujours plus, et ça ne suffit jamais“, résume-t-elle. »