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#3 | Mars 2023
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Je vous le dis souvent (non) : l’énergie c’est la vie. Aujourd’hui, nous explorons le thème dont votre voisin thérapeute quantique, votre tiktokeuse préférée et le film Avatar 2 font leurs choux gras en ce moment : l’énergie donc.
Eh oui, dans cette troisième Curieuse, je vous livre une analyse au TNT (trinitrotoluène) du dernier blockbuster de James Cameron. Est-ce ou n’est-ce pas une ode aux croyances New Age ? Et si c’est le cas, est-il réellement problématique qu’une fiction s’empare de codes et d’idées qui font dorénavant partie de notre culture ?
En sus, vous trouverez dans cette lettre une parodie podcastique, des infos croustillantes sur les coulisses de Méta de Choc, un point route psychanalytique et un soupçon d’autodétermination rédemptrice.
Bonne lecture, bonne écoute, bon visionnage, bonne réflexion !
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Temps de lecture de cette lettre d'actu : 15 mn
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La Communication NonViolente propose des outils pour mieux communiquer et résoudre les conflits. Est-elle toujours efficace et quelles sont ses dérives possibles ?
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Écoutez le podcast Méta de Choc sur les plateformes :
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Avatar : La Voie de l'eau
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Lors de la sortie d’Avatar 2 en décembre, j’ai été interpellée par des auditeur•ices curieux•ses de connaître mon décryptage du grand œuvre cameronien. Autant vous dire que je n’en ai pas une haute idée. Mais j’ai quelques choses à en dire. Car oui, de guerre lasse, j’ai fini par visionner cette nouvelle immersion de 3h au cœur du monde idyllique du peuple Na’vi sur la planète Pandora menacée par la cupidité de Terriens pervertis par l’hypertechnicité de leur vie sans arbres…
Dans une ambiance de guerre du Vietnam où les villages autochtones sont détruits à coup de lance-flammes, on retrouve nos gentils héros bleus – oserais-je dire indigo ? –, cette fois initiés à la Voie de l’eau (notez le V majuscule) par une tribu archipélagique, jusque-là épargnée par les violences humaines.
Lors de sa sortie en 2009, Avatar 1 m’avait enchantée. Cela faisait déjà 10 ans que j’avais fait mienne la spiritualité New Age et sa séduisante Loi de l’attraction. Qu’un film à grand spectacle parle d’êtres connectés au flux énergétique de la Nature, elle-même porteuse d’une sagesse transcendante, était le signe que nous étions de plus en plus nombreux•ses sur Terre à nous éveiller aux grandes Vérités de l’Univers. Nous y apprenions par la bouche de Sigourney Weaver que les Na’vi avaient accès aux informations illimitées d’un réseau constitué des arbres de la jungle et que leur culte voué à Eywa (aka Gaïa) n’était pas une vague superstition “vaudou païenne“, mais que celui-ci trouvait ses racines dans un phénomène mesurable biologiquement : une communication électrochimique entre les arbres, comparable à celle des synapses entre les neurones de notre cerveau… Mais en beaucoup plus balèze, bien sûr. Jubilatoire ! À partir de là, comment aurais-je pu trouver inquiétantes les scènes de transe collective menées par une grande prêtresse Na’vi, visant à la communion avec le grand Tout ?
Mais revenons à Avatar 2. Le monde utopique qu’y développe James Cameron présente un modèle de société finalement peu enviable sur lequel je ne m’attarderai pas puisqu’il a été joliment analysé par la Tiktokeuse Sabine dans une vidéo visible ici. Divulgâchage : il y est question de stéréotypes de genre, d’écospiritualité et de féminin sacré.
Ce dont je voudrais vous parler, moi, ce sont les touches de New Age distillées au fil du scénario et qui n’ont sans doute pas manqué de parler aux initié•es. À commencer évidemment par la connexion à la mer-Mère et l’apprentissage d’une respiration de pleine conscience permettant de rester immergé•e en elle pendant un temps indéterminé. On retrouve aussi cette charmante idée (diffusée au début des années 2000) selon laquelle les cétacés géants seraient pourvus d’une intelligence, d’une sensibilité et d’une sagesse supérieures. Une fois encore, le film met les neurosciences à contribution, révélant que leur intelligence serait liée à un niveau spirituel élevé et que leur cerveau cacherait un liquide d’immortalité. C’est bô.
Dans un grand melting-pot d’authenticité à la mode ésotérique, on retrouve également tout un tas de poncifs symbolisant la pureté des peuples premiers, au travers de références graphiques et rituelles renvoyant aux Amérindiens, Aborigènes ou Polynésiens. Ah et j’oubliais : ajoutons donc un peu d’exotisme avec une pincée de langue des signes, le nouveau truc à la mode sur les réseaux.
Mais la scène qui m’a semblé la plus sournoise, c’est celle où une jeune héroïne (ce film fourmille d’ados en phase initiatique) tombe subitement malade après s’être connectée à l’arbre de l’esprit, suprême moyen de communication spirituelle. On assiste alors à un rejet clair et net de la médecine moderne, au profit d’une médecine énergétique prodiguée par une prêtresse aux accents de sorcière. Le diagnostic des médecins est pourtant que cette connexion à l’arbre magique crée des crises d’épilepsie et des délires mystiques possiblement mortels… J’y vois, pour ma part, un parallèle préoccupant avec la prise d’Ayahuaska (plante hallucinogène utilisée lors de rituels chamaniques en Amérique du Sud), dont on sait qu’elle tue chaque année des adeptes du tourisme spirituel et qu’elle peut donner lieu à des déclenchements psychotiques passagers ou définitifs. Merci, James.
Et le film de se terminer par une réflexion hautement spirituelle de la part de notre héros indigo : « L’énergie n’est qu’un emprunt. Un jour, on doit la rendre à Eywa. » Infuseur de croyances New Age, Avatar ? Oui. Clairement.
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L'énergie de l'énergie - S'énergiser
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Parce que ça fait tellement de bien d’en rire, voici un podcast parodique sur ce qu’on peut entendre ici et là de la part des VRP et autres agents (très) actifs de l’énergie vibratoire. Dans cet épisode, Lune Renoi vous propose, en toute transparence et en toute vulnérabilité, d’aborder un sujet qui lui tient à cœur : S’énergiser.
C’est à la suite de son troisième burnout (bien prononcer le U) qu’elle a commencé à s’intéresser aux énergies. Elle échange ici avec Julie, instagrameuse ès-gratitude, qu’elle retrouve après une retraite ayurvédique au Pérou, un séminaire de tantra holistique en Inde et une formation stretching chamanique dans la forêt de Fontainebleau. L’occasion pour nous de découvrir son protocole en quatre points clés : Temps pour soi, Émerveillement, Unité et Bienveillance. Hyper riche d’enseignements.
C’est dans une plénitude absolue que j’accueillerai vos mercis, suite à l’écoute de cette pépite. À mon tour, les mains jointes dans le dos, je ferai vibrer ces mercis pour les renvoyer vers votre corps éthérique, par ouverture de mon chakra coronal. En toute bienveillance.
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Émilie Morand, sociologue, était l’invitée de la série SHOCKING #2 “Qu’est-ce qui se passe dans la tête des homos ?“ publiée en mars 2019. Elle y abordait de manière inédite son travail de recherche sur l’identité homosexuelle et la gestion de cette identité au travail.
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Méta de Choc : Comment avez-vous vécu l’enregistrement de cette émission avec Méta de Choc ?
Émilie Morand : Très bien et j’ai été surprise du professionnalisme d’Élisabeth ! Elle avait lu toute ma thèse et avait énormément de notes. J’ai trouvé intéressant de pouvoir toucher un nouveau public et de quitter l’entre-soi des sociologues.
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M.D.C. : Vous allez sortir un livre avec Élisabeth, dans la Collection Méta de Choc. Comment se passe la collaboration ?
m.M. : Élisabeth est aussi professionnelle que pénible (rire) et on bataille depuis des mois sur le titre ! Mais le plus difficile pour moi est de lâcher sur le jargon académique. J’ai vraiment du mal à m’autoriser à faire des simplifications, car je pense toujours aux critiques que pourraient apporter mes pairs. Pour autant, nous sommes bien arrivées à rendre compte de la complexité du sujet.
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M.D.C. : Quels conseils donneriez-vous aux personnes homosexuelles évoluant dans le monde du travail ?
m.M. : En fait, ce n’est pas à elles que j’ai envie de donner un conseil. À chaque entretien que je mène avec des personnes LGBTQ+, je découvre le travail qu’elles font pour gérer et anticiper les situations discriminatoires dans lesquelles elles pourraient se trouver. Je pense en fait qu’elles ont une charge ÉNORME dans la façon dont elles peuvent évoluer dans le milieu du travail. Leur donner un conseil ce serait encore les responsabiliser, alors qu’il faudrait plutôt repenser l’environnement professionnel pour qu’il soit plus inclusif.
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La sociologue Émilie Morand nous dit tout sur l'identité homosexuelle dans les sphères privée et professionnelle.
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Caroline Goldman est-elle la nouvelle Françoise Dolto ? (et ce n'est pas une bonne nouvelle)
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Beaucoup de parents ayant adhéré au discours de certaines figures de l’éducation positive, professant par exemple que dire “non“ à un•e enfant serait une violence éducative ordinaire susceptible d’endommager son cerveau de manière irréversible (fausse preuve neuroscientifique à l’appui), se trouvent aujourd’hui désorientés. Après quelques années ou mois à tenter de suivre de tels préceptes, leur vie de famille est devenue un enfer et leur enfant est ingérable. Les témoignages d’anxiété, d’épuisement, et même de burnout, affluent sur la Toile. Mais alors, comment offrir à notre enfant les meilleures chances d’épanouissement sans faire usage de la violence ? Comment le respecter dans son individualité tout en ne piétinant pas notre propre bien-être de parent et d’adulte ?
Dans ce paysage, Caroline Goldman, psychanalyste spécialisée dans l’accompagnement des enfants, est la nouvelle coqueluche des mères en quête de repères concrets et rassurants. Autrice du livre “File dans ta chambre“, elle produit également un podcast à succès, dans lequel elle explique de manière accessible comment gérer les questions quotidiennes en respectant l’enfant autant que les parents dans leurs besoins. La fratrie, les activités extrascolaires, le sommeil, l’adolescence… Sur un ton posé et chaleureux, elle offre des clés de compréhension et même des recettes, pour que tout se passe bien dans la maisonnée.
Il y a quelques jours, est paru un énième article de presse mettant en avant sa vision de l’éducation au sein de la famille. Après Le Figaro et Le Point, c’était au tour du Monde de lui accorder une interview dans laquelle elle dénonce les dérives de la parentalité positive. S’il est intéressant de questionner certaines propositions dogmatiques de l’éducation positive (voir ma série “Éducation positive ? Vraiment ?“ avec la journaliste scientifique spécialiste de l’éducation Béatrice Kammerer), je ne peux que déplorer une telle exposition des idées de Caroline Goldman. Pourquoi ? Parce que cette femme, sous couvert de “bon sens“, véhicule de fausses informations scientifiques, amalgame laxisme et éducation positive (rien à voir), promeut des poncifs freudiens largement dépassés, et en bout de ligne, nous livre un avis personnel moralisateur sorti tout droit du réconfortant “c’était mieux avant“. Regardons de plus près ses propositions. (la suite sur les réseaux)
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Lire la suite :
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Sous influence
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Je vous conseille l’émission “Dans les yeux d’Olivier“, diffusée la semaine dernière sur France 2, visible ici.
Y figure le témoignage de Jennifer qui, comme moi, est entrée dans le mouvement New Age par la porte du développement personnel, jusqu’à s’y perdre. Elle explique qu’au départ elle cherchait à surmonter ses crises d’angoisse et à “apprendre à aller bien“ avec une technique “qui donnerait du résultat vite“. J’y interviens notamment pour parler du caractère addictif que peut prendre ce type de croyances.
Pour comprendre ce sur quoi repose le New Age, je vous conseille également la série “Chroniques de la spiritualité contemporaine“.
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DES PODCASTS & DES TUNES, PARIS
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Dans le milieu professionnel du podcast, le nerf de la guerre, c’est la pub, les sponsors et être payé par de grandes entreprises pour créer leurs podcasts de marque. Je ne fais rien de tout ça.
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RENCONTRES DE L’ESPRIT CRITIQUE, TOULOUSE LABÈGE
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Bien-être, nutrition, médecines alternatives, féminin sacré, flammes jumelles, famille parfaite… Comment repérer les techniques et les éléments de langage qui attirent les femmes vers des croyances et pratiques parfois dangereuses pour elles et leur entourage ?
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RENCONTRES DE L’ESPRIT CRITIQUE, TOULOUSE LABÈGE
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✱ Événement gratuit. Places limitées.
Lors de cette expérience d’écoute collective d’extraits choisis du podcast Méta de Choc, il vous sera proposé de plonger au cœur de vos propres croyances. Quelles sont-elles ? D’où viennent-elles ? Pourquoi vous séduisent-elles ? Quels sont les mécanismes de la décroyance et en sort-on indemne ?
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Inscrivez-vous ou retrouvez les précédentes éditions de La Curieuse :
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Méta de Choc est gratuit, indépendant et sans publicité. Vous pouvez, vous aussi, le soutenir en faisant un don.
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